Nucléaire, charbon, prix de l'énergie... Le vrai et le faux sur la transition énergétique allemande

L'Allemagne reste dépendante du charbon, ici la mine de lignite de Garzweiler avec en arrière plan les centrales de Frimmersdorf et NeurathModèle pour les uns, contre-exemple pour les autres, la politique énergétique allemande et sa "sortie du nucléaire" font paradoxalement plus débat de ce coté-ci du Rhin que de l'autre. Et comme souvent dans le domaine de l'énergie, ces polémiques ont leur lot d'affirmations contradictoires : L'Energiewende carbure-t-il au charbon ? La sortie du nucléaire impose-t-elle à l'Allemagne d'acheter de l'électricité à ses voisins ? Les énergies renouvelables rendent-elles le réseau instable ? L'électricité allemande est-elle la plus chère du monde ?
Pour vous y retrouver sur ces questions et quelques autres voici un vrai-faux sur la politique énergétique allemande.


L'Allemagne est un gros consommateur de charbon

     → Vrai

Le mix électrique allemand repose historiquement sur le charbon, surtout du lignite local mais aussi de la houille importée. Cet héritage explique que la part du charbon dans la production d'électricité allemande reste élevée : 42% contre 26% en moyenne dans l'Union Européenne.
Vu de France ces proportions peuvent paraitre énormes : dans notre pays le charbon ne compte que pour quelques pourcents de la production électrique. Mais ici c'est la France qui est atypique : toutes les autres grandes économies dépendent significativement du charbon. Celui-ci assure par exemple 30% de la production électrique au Japon, 32% en Grande Bretagne, 38% aux États-Unis et la Chine est bien au-delà avec 72% de charbon dans son mix électrique.


La consommation de charbon augmente en Allemagne

     → Faux

En valeur absolue, la production d'électricité à partir du charbon  est pratiquement constante depuis un quart de siècle. Comme dans le même temps la production totale d'électricité a sensiblement augmenté, la part du charbon a baissé régulièrement : elle était de 54% en moyenne dans les années 90, 47% entre 2000 et 2009 et 43% depuis depuis 2010. Difficile d'y voir une hausse... 

Production d'électricité grâce au charbon en Allemagne : valeur absolue et pourcentage de la production totale

Cette tendance de long terme à la baisse n'a été affectée ni par la réunification ni par la décision, prise dans les années 2000, de sortir du nucléaire. Le constat est plus mitigé pour la période qui suit l'accident nucléaire de Fukushima : la baisse de la part du charbon dans le mix électrique allemand semble faire une pause mais sans pour autant repartir à la hausse.



La sortie du nucléaire est une décision précipitée, prise sous le coup de l'émotion après l'accident de Fukushima

     → Faux

Les efforts de l'Allemagne pour se passer du nucléaire s'inscrivent dans un temps très long. La décision politique date des années 2000 et n'a jamais été remise en cause depuis malgré les alternances. Mais même cette décision s'inscrit dans une tendance antérieure : elle a été rendue possible par la construction d'un très large consensus (90% des allemands approuvent la politique énergétique de leur pays) et la création de filières industrielles dans les années 80 et 90.

Alors que vient faire Fukushima là-dedans ? Il y a effectivement eu brève inflexion de la politique allemande en 2010 et 2011. Reprenons la chronologie :
  1. En 2000, la coalition Vert-SPD officialise la sortie du nucléaire par la Convention du 14 juin 2000 qui limite la quantité d'énergie qui pourra être produite par les centrales en service avant leur fermeture. La fin du nucléaire allemand est alors prévue autour de 2020. Cette décision n'est pas remise en cause lorsque les Verts quittent le gouvernement en 2005.
  2. En 2010, la majorité conservatrice menée par Angela Merkel confirme la fin du nucléaire mais assouplit le calendrier. L'Allemagne se donne alors de nouveaux objectifs énergétiques à l'horizon 2050 (c'est ce qu'on a appelé l'Energiekonzept), la fermeture de la dernière centrale nucléaire y est prévue pour 2036.
  3. Quelques mois plus tard, en 2011, l'accident de Fukushima pousse Angela Merkel a revenir au calendrier de 2000. Pendant l'été, une nouvelle série de lois sur l'énergie est adoptée (Energiewende), elle ne remet pas fondamentalement en cause les orientations de l'Energiekonzept mais revient au calendrier des années 2000. La sortie du nucléaire est désormais prévue en 2022 et les 8 réacteurs les plus anciens sont mis à l'arrêt immédiatement.
Pour une description plus détaillée de ces différentes étapes, vous pouvez lire cet article : Les leçons de la "sortie du nucléaire" allemande pour la transition énergétique française.



La sortie accélérée du nucléaire signifie un retour aux énergies fossiles

     → Faux


Le revirement de l'été 2011,et surtout la fermeture immédiate de 8 réacteurs soit près de 8.5GW, a fait dire à de nombreux commentateurs que l'Allemagne serait obligée d'augmenter sa consommation d'énergie fossile. Cette prévision tenait la route à l'époque mais 5 ans plus tard il est clair qu'elle ne s'est pas réalisé.

Entre 2010 et 2014, les renouvelables ont plus que compensé la baisse du nucléaire en allemagne

Avec le recul dont nous disposons maintenant, il apparait que les allemands sont en train de gagner leur pari : depuis 2010, les énergies renouvelables ont fait plus que compenser le recul du nucléaire permettant de baisser dans le même temps la production d'électricité d'origine fossile.



Depuis 2010, c'est la consommation de gaz qui a reculé, pas la consommation de charbon

     → Vrai

En 2015, la part du charbon dans le mix électrique allemand était de 42% exactement comme en 2010. Dans le même temps, la part du gaz a reculé de 14 à 9%. D'un point de vue climatique, l'inverse aurait évidemment été préférable puisque, à énergie équivalente, le gaz émet à peu près deux fois moins de dioxyde de carbone que le charbon.

Cette évolution s'explique avant tout par la compétitivité du charbon en Europe par rapport aux autres fossiles. Deux responsables :
  • La baisse du cours du charbon qui est passé de 84$ la tonne au printemps 2011 à environ 60$ aujourd'hui. Cette baisse s'explique par l'exploitation rapide des gaz non-conventionnels aux États-Unis. Celle-ci à fait baisser de l'ordre de 30% le prix du gaz en sortie de puits mais le gaz étant difficilement transportable, la baisse des cours outre-atlantique ne l'a pas rendu plus compétitif en Europe. Au contraire elle a détourné une partie de la production américaine de charbon vers l'export. Plus récemment, le ralentissement de la croissance chinoise accompagné de fortes surcapacités a également tiré le prix du charbon vers le bas.
  • Les ratés du marché européen du carbone : un de ses objectifs était justement de rendre le gaz compétitif par rapport au charbon. Mais le prix de la tonne de CO2 (moins de 5€) est beaucoup trop bas pour cela.
Les allemands sont bien conscients de ce problème et il est probable que la prochaine étape de leur politique énergétique va être de s'attaquer au charbon. Une consultation sur le sujet est en cours et devrait aboutir fin 2016. En attendant, le gouvernement allemand a déjà décidé l'arrêt de 2.7GW de centrales à lignite dans les 5 prochaines années et la fermeture des mines de houilles avant 2018.


La sortie du nucléaire se fait au détriment du climat

     → Faux (mais ça se discute)

Si la part des énergies fossiles reculent dans le mix électrique allemand, les émissions de gaz à effet de serre ne peuvent que baisser. En 2015, les émissions liées à la production d'électricité étaient de 313 millions de tonnes de CO2 contre 320 en moyenne entre 2010 et 2014 et 334 entre 2000 et 2004. Même si cette baisse est modeste, le résultat de 2015 est le meilleur depuis 15 ans à la seule exception de 2009 où la production d'électricité s'était fortement contracté sous l'effet de la crise.

Cependant, si elle est plutôt neutre pour le climat, la politique énergétique allemande a un coût d'opportunité : à investissement égal, une politique énergétique tournée vers la réduction des émissions plutôt que la sortie du nucléaire aurait pu diviser par deux la consommation de charbon allemande entre 2000 et 2020 et faire baisser les émissions annuelles de carbone de 150 millions de tonnes environ. Au lieu de quoi, la production d'électricité grâce aux énergies fossiles est la même aujourd'hui qu'il y a 20 ans à quelques térawatt-heures près.
Le choix des allemands a été de faire passer la fermeture des centrales nucléaires avant celle des centrales à charbon. Est-ce le bon ? L'effort allemand ne devrait-il pas être rééquilibré : fermer les réacteurs nucléaires moins vite pour réduire plus rapidement les énergies fossiles ? Ce sont des questions légitimes, alors autant la poser de façon honnête.
 


L'Allemagne ferme ses réacteurs nucléaires mais compense en achetant l'électricité des centrales françaises

     → Faux

C'est une idée qu'on entend de temps à autres : la sortie du nucléaire serait rendue possible par l'importation d'électricité venue des pays voisins. A la lecture des statistiques cette affirmation apparait totalement fantaisiste. Au contraire, les exportations d'électricité allemande ont explosé depuis le début de la transition énergétique : importatrice nette en 2000, l'Allemagne a exporté 18TWh en 2010 et plus de 50TWh en 2015 !
En particulier, le solde des échanges avec la France est positif (de 5.9TWh en 2014). C'est donc la France qui achète de l'électricité à l'Allemagne, pas l'inverse.

(Un lecteur a attiré mon attention sur un paradoxe : Alors que l'Allemagne est exportatrice nette d'électricité vers la France, le solde des flux physiques d'électricité entre l'Allemagne et la France est négatif. L'explication est simple : de l'électricité française peut, par exemple, passer physiquement par l'Allemagne alors qu'elle est destinée au marché belge ou suisse. C'est donc bien le flux contractuel, évoqué plus haut, qui renseigne sur la réalité des échanges.)
 


Avec un mix électrique qui intègre autant d'énergies renouvelables intermittentes, le réseau allemand est instable

     → Faux

En 2014, le mix électrique allemand comptait 30% de renouvelable dont presque deux tiers d'éolien (13%) et de solaire (6%) - des énergies dites "intermittentes".
Il y a encore quelques années, beaucoup d'experts pensaient que les réseaux électriques ne pourraient pas supporter longtemps la progression des énergies intermittentes, celles dont la disponibilité varient en fonction de facteurs extérieurs notamment la météo. Au-delà de quelques pourcents du mix électrique, disait-on alors, ces énergies dégraderaient la sécurité électrique, voire entraineraient l'effondrement du réseau.
Avec le recul, l'intégration des énergies renouvelables est bien un défi technique (l'Allemagne doit par exemple renforcer son réseau notamment les lignes reliant le nord où les éoliennes sont installées et le sud industriel) et économique (avec des périodes où le prix de l'électricité est négatif) mais elle ne semble plus insurmontable. Aujourd'hui le réseau électrique allemand est un des plus fiable d'Europe. La durée annuelle des coupures y est quatre fois inférieure à celle du réseau français.
 


L'électricité allemande est parmi les plus chères du monde

     → Faux et vrai à la fois

Si on regarde le prix de gros, l'électricité allemande est la moins chère d'Europe. C'est logique : d'une part, les centrales à charbon sont déjà amorties et le combustible est peu onéreux, d'autre part les énergies renouvelables ont un coût marginal de production nul qui tire les prix vers le bas.

Mais si on regarde la facture des consommateurs finaux, l'électricité allemande coute environ 0.3€/kWh ce qui la place parmi les plus onéreuses, c'est par exemple deux fois plus cher qu'en France. En effet, le développement des énergies renouvelables repose sur des prix garantis pendant 20 ans et ce sont les ménages qui payent le plus gros de la différence avec le prix spot via une taxe (l'EEG-Umlage).
Même si les foyers allemands sont très économes, de telle sorte que leur facture finale est à peu près la même que dans les autres pays européens (en moyenne 978€/an contre 834 pour les français), la transition énergétique à un coût, tout particulièrement pour les les moins aisés qui consacrent une part plus importante de leurs revenus à l'énergie.


La plupart des chiffres cité dans cet article viennent de l'AGEB. Comme d'habitude, vous pouvez accéder au détail des données et des calculs, il suffit de cliquer ici.
Crédit photo : By Kateer 8 May 2007 (UTC) (Own work) [CC-BY-SA-2.5], via Wikimedia Commons

Publié le 21 octobre 2013 par Thibault Laconde, dernière mise à jour le 27 juillet 2016 

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12 commentaires :

  1. Les centrales à charbon en construction en Allemagne ont été décidées entre 2005 et 2008, soit bien avant le retournement de politique ses conservateurs en 2011 alors qu'ils voulaient retarder la sortie du nucléaire de dix ans quelques mois plus tôt.

    Et sur les projets de 2005-2008, plus de la moitié ont été abandonnés du fait des oppositions locales ou du manque de rentabilité prévisible.

    Pour les centrales en construction, elles vont remplacer des centrales anciennes devant fermer avant décembre 2015 (trop polluantes) et produiront plus d'électricité avec moins de combustible.

    Enfin, on peut constater l'évolution en Allemagne depuis une douzaine d'années.

    http://energeia.voila.net/electri/allemagne_nucle_renouv.htm

    Le cas de 2012 est particulier car, comme partout en Europe, le charbon moins cher a remplacé une partie du gaz.

    Mais avec l'augmentation de la consommation de charbon aux USA (baisse du gaz de schiste), le prix du charbon va augmenter en Europe et son utilisation sera moins élevée en 2014.

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  2. J'ai lu votre article auquel vous faites référence. Les statistiques de l'Allemagne pour 2012, ainsi que l'évolution des consommations de combustibles fossiles et d'énergie primaire depuis 1965 sont disponibles sur le site de la BP Statistical Review et il vous est loisible de faire comme moi un tableau Excel et des courbes à partir de ces données. La consommation de charbon a augmenté de 3,2 Mtep, soit 4,2%, et ce n'est pas imputable à une substitution du gaz, puisque celui-ci a légèrement augmenté, 0,6 Mtep. Je doute que les Allemands aient consommé plus de charbon dans des usages tels que la fabrication de la fonte ou le chauffage domestique, et il s'agit donc là de production d'électricité.
    Une remarque en passant, il est trompeur d'utiliser 1990 comme point de départ du suivi des statistiques allemandes, car c'est la date de la réunification allemande, qui a été suivie d'une remise à niveau de l'industrie Est Allemande et corrélativement d'une baisse importante de la consommation de charbon, lignite en particulier. On voit très bien ce phénomène sur les graphiques. Il y a eu environ 10 ans de traversée du désert. C'est à partir de 2000 qu'il faut donc examiner attentivement les évolutions.
    Prétendre que la consommation de charbon n'a rien à voir avec le nucléaire en Allemagne, c'est du jésuitisme. L'augmentation récente est peut-être due au faible prix du charbon. Nous verrons dans les années qui viennent. Mais sur le long terme, c'est un peu comme si vous nous disiez que la faible consommation de charbon n'a rien à voir en France avec la forte consommation de nucléaire? Si l'Allemagne avait fait comme nous, elle consommerait beaucoup moins de charbon à l'heure actuelle.
    Un aspect où vous semblez ne pas vouloir pousser le raisonnement, concerne les dommages sanitaires provoqués en Allemagne, et plus généralement en Europe par la pollution atmosphérique due aux centrales à charbon. L'OMS attire de plus en plus l'attention par les dommages provoqués par les particules fines issues de ces centrales et confirme sinon amplifie les conclusions du rapport ExternE de la Commission Européenne, qui datent déjà de 10 ans sans que les médias n'aient daigné depuis ce temps les faire connaître à l'opinion publique: c'est environ 10 000 morts prématurées par an qui auraient lieu de ce fait en Allemagne, contre environ 1000 en France. En somme, le fait d'avoir un mix énergétique sans charbon grâce au nucléaire nous auraient économisé en 30 ans environ 2 ou 3 centaines de milliers de morts prématurées! On peut aussi dire que leur peur fantasmatique du nucléaire coûtera aux Allemands dans les années qui viennent 10 000 morts prématurées par an, ce que n'a pas réussi à faire Tchernobyl.

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    1. Bonsoir,

      Je vous remercie pour votre long commentaire. Voici mes observations sur les points que vous développez :

      D'abord, concernant la référence à 90, elle est indispensable pour juger de l'effet d'une décision prise en 2000 sur la dynamique. Et justement vous avez tort : la part du charbon dans le mix électrique allemand a reculé au même rythme dans les années 90 et 2000.

      Sur les données 2012 et sur la possibilité que la consommation augmente à l'avenir : cet article n'a pas pour objectif de prédire ce qui va arriver mais de faire le point sur ce que l'on peut dire avec certitude à l'heure actuelle. Et de mon point de vue on peut dire 2 choses de façon certaine :
      1. la décision de 2000 n'a pas ralenti la baisse du charbon dans le mix électrique allemand,
      2. il est trop tôt pour être affirmatif quant aux effets de l'accélération de l'agenda après Fukushima.
      Les autres affirmations, quel que soit leur sens d'ailleurs, relèvent de la foi ou de la propagande.

      Ceci étant si vous avez des données plus récentes, que vous les jugez probantes et que vous souhaitez les publier sur ce blog, je serais ravi de vous ouvrir mes colonnes.

      Sur l'aspect santé, c'est une vraie question, aucun doute. Mais j'ai déjà tendance à faire des articles bien trop longs... Ce sera donc pour la prochaine fois.

      Si vous souhaitez continuer cette discussion, je vous propose de le faire sous l'article concerné afin que les autres lecteurs puissent en bénéficier. Je vais y copier ce message et le votre.

      E&D

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  3. "D'abord, concernant la référence à 90, elle est indispensable pour juger de l'effet d'une décision prise en 2000 sur la dynamique. Et justement vous avez tort : la part du charbon dans le mix électrique allemand a reculé au même rythme dans les années 90 et 2000."

    Ce n'est pas ce que montre ce graphique : http://www.tsp-data-portal.org/Energy-Consumption-Statistics?select=WECH_Unit%2C%22%22Mtoe%22%22&select=WECH_Country%2C%22%22Germany%22%22&select=WECH_Energy_Family%2C%22%22Coal%22%22

    "Et de mon point de vue on peut dire 2 choses de façon certaine :
    1. la décision de 2000 n'a pas ralenti la baisse du charbon dans le mix électrique allemand,
    2. il est trop tôt pour être affirmatif quant aux effets de l'accélération de l'agenda après Fukushima.
    Les autres affirmations, quel que soit leur sens d'ailleurs, relèvent de la foi ou de la propagande."

    Vos certitudes ne sont pas moins propagandistes que ce que vous dénocnez chez votre opposant. M'enfin, si on reprend cela dans le bon sens, cela veut dire que les électroENR ne permettent pas de faire diminuer la consommation de combustibles fossiles. Ou p^lus exactement de réduire les émissions de CO2 ou CO2eq. Or, il me semblait que les objectifs européens étaient ceux-là. Comme vous le faites d'ailleurs remarquer a la fin de votre article. Il est certains que si les voisins germaniques avaient choisit de fermer tous les réacteurs en 2011, vous auriez vu la même choe que ce qu'il se passe au japon, cela, malgré les 40 GW d'éolien et 30 GW de solaire en puissance installée.

    Un lien vers les émissions de particules fines et d'autres polluants d'une manière générale : http://www.gmes-atmosphere.eu/d/services/gac/nrt/nrt_fields!Nitrogen%20oxides!Total%20column!00!Global!macc!od!enfo!nrt_fields!2014071600!!/

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    1. Bonjour et merci de votre commentaire. C'est toujours satisfaisant d'échanger avec un lecteur surtout lorsqu'il prend le temps d'argumenter son point de vue.

      Sur le premier point :
      Votre lien ne fonctionne pas mais je suppose qu'à peu de choses près il pointait vers ce graphique : http://goo.gl/V1ih6h. Il s'agit de la consommation d'énergie primaire, pas de la production d'électricité qui fait apparaitre une trajectoire complètement différente (http://goo.gl/Pj1uZc).
      D'après les données de l'AIE (http://www.iea.org/Sankey/index.html#?c=Germany&s=Balance), en 1989 près de la moitié du charbon allemand (65MTep vs. 75) n'était pas destiné aux centrales électriques. C'est cet usage qui a pratiquement disparu après la réunification. Si vous savez de quoi il s'agit, je suis preneur.

      Sur le second point :
      Je suis désolé que mes certitudes vous déplaisent. Reste qu'elles s'appuient sur des arguments factuels que vous ne prenez pas le temps de réfuter.
      Pour les émissions de gaz à effet de serre, vous répétez ce que contient déjà l'article. Pour les autres émissions, vous prêchez un convaincu. Vous auriez pu ajouter l'impact environnemental et humain de l'extraction du charbon. Si vous ne l'avez pas déjà fait, je vous invite à jeter un coup d’œil à cet article : http://energie-developpement.blogspot.fr/2012/12/allemagne-mine-lignite-charbon.html

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  4. Vous semblez oublier un des éléments essentiels dans l'évolution de la production d'électricité en Allemagne : les énergies renouvelables.

    Voyez les dernières statistiques de la production d'électricité jusqu'en 2014.

    http://energeia.voila.net/electri2/allemagne_nucle_charbon.htm

    La petite hausse de l'utilisation du charbon et du lignite en 2012 et 2013 est due à la baisse des prix mondiaux du charbon, à l'augmentation du prix du gaz et à l'effondrement du prix des quotas de CO2. Cela a été le cas partout en Europe.

    Certains se focalisent sur l'Allemagne, mais ne veulent pas voir l'augmentation de 32% de l'utilisation du charbon en Grande-Bretagne entre 2011 et 2012 (de 108 à 143 TWh). Charbon devenant la première source de production d'électricité, devant le gaz qu'il a remplacé en partie.

    En Allemagne, 44 TWh d'électricité nucléaire en moins entre 2010 et 2014 mais 53 TWh d'électricité renouvelable en plus. Pour le charbon et lignite, c'est seulement 3 TWh en plus, mais 32 TWh en moins pour l'ensemble des fossiles.

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  5. L'Allemagne pollue...Les centrales à charbon sont une aberration dans la lutte contre le dérèglement climatique... Vous n'avez qu'à jeter un coup d’œil sur ce lien là !
    http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/266537/faux-espoir.pdf
    "Agissez pour le climat...pas contre !"

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    1. Bonjour,

      J'ai largement traité à la fois des mines de charbon allemandes (par exemple ici : http://energie-developpement.blogspot.fr/2012/12/allemagne-mine-lignite-charbon.html) et de l'impact douteux de la séquestration du carbone (ex : http://energie-developpement.blogspot.fr/2013/05/capture-stockage-carbone-CSC-changement-climatique.html).
      Cela ne change rien à mon analyse de la trajectoire énergétique allemande. Comme je l'expose dans cet article, elle est réservée sur certains points mais globalement positive : la part du nucléaire baisse, la part des énergies fossiles baisse et la part des renouvelables augmente. Je crois que c'est un résultat que tout à chacun peut juger satisfaisant, non ?

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  6. Une petite remarque sur la différence de prix de l’électricité entre la France et L'Allemagne pour le consommateur : Pour expliquer cette différence, on peut faire une métaphore, disons que l'entreprise Allemagne est dans la situation de quelqu'un qui a investie dans un véhicule neuf, ce qui implique des traites conséquentes a rembourser, alors que l'entreprise France fait "tirer" au maximum sont vieux camion, elle est de plus très endettée.
    On compare vraiment deux situations complétement différentes, d'un côté un pays qui a fait les investissements pour l'avenir et le fait payé aux consommateurs, de l'autre, la France qui n'a pas su relever ses tarifs pour être capable de faire ces investissements. Résultat ...C'est le contribuable français qui devra payer la note ..

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    1. Bonjour,
      Je reviens sur votre dernier point sur lequel je pense qu'il faille faire attention. "la France qui n'a pas su relever ses tarifs pour être capable de faire ses investissements."
      Je suis d'accord avec vous mais j'aimerai apporter quelques précisions. Il faut savoir que l'état est actionnaire majoritaire d'EDF et de beaucoup !! Rendez-vous compte que le capital flottant d'EDF n'est que de 15,5% !! Le reste est détenu par l'état. De ce fait, lorsqu'EDF veut prendre une décision l'état doit approuver et c'est ici qu'est le problème majoritaire d'EDF aujourd'hui.
      EDF a bel et bien demandé une agmentation de tarif pour tous afin de pouvoir financer, comme vous le précisez, ses investissements. Le soucis c'est que en période pré-électorale (même si c'était environ 1 an et demi avant les élections de 2017, le gouvernement a refusé car celà ferait tâche dans leur futur compagne.
      Je vous écris ça car en ce moment c'est très dure pour EDF mais il faut savoir que l'état, et surtout certains ministres sont en cause de beaucoup.
      Je vous invite à vous renseigner sur la sortie du CAC 40, comparer avec l'entreprise Klépierre qui y remplace EDF et sur les raisons de la démission du directeur financier d'EDF..

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  7. Il y a un autre point qui mériterait une analyse, la composition du "renouvelable" allemand. Prés d'un tiers repose sur le cycle du carbone sous le nom de bioénergie. Souvent du bois importé des US ou du Brésil. Est-ce vraiment écologique, quel est le résultat final sur le CO2 émis (est-il seulement pris en compte dans les statistiques ...).

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  8. -La sortie du nucléaire est une décision précipitée, prise sous le coup de l'émotion après l'accident de Fukushima
    concernant la variation de la production en 5 ans elle est de 91 100 000 MWh.
    en 43800 h donc de 2079 MW c'est à dire 2 réacteurs nucléaire français.
    Et la baisse du nucléaire serait de 1 réacteur et de moins d'un en énergie fossile.
    en tenant compte de l'utilisation réelle .bon disons 0,75% c'est un peu mieux.
    maintenant il faut gérer la distribution, les prix négatifs ,le coût de la double production,que faire les nuits sans vent.
    Maintenant si on ne tentait rien parce que c'est difficile je suis d"accord.
    et sachant que Chinois et Indiens etc se font sauter le caisson au charbon.je me demande si on n'en fait pas trop.

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