Nous avons vu qu'il n'existe pas de méthode reconnue pour donner un prix à l'utilisation ou à la préservation d'un actif environnemental. L'évaluation physique de l'environnement est plus rigoureuse mais ne donne pas de résultat beaucoup plus satisfaisant.
Pourtant nous évaluons l'environnement dans notre vie quotidienne et les politiques environnementales, dont la fameuse économie verte débattue à Rio+20, reposent en grande partie sur une généralisation de cette évaluation afin d'internaliser les externalités négatives.
Le marché ne peut pas remplacer l'éthique
En réalité, on touche ici à une contradiction de notre système économique. Il ne fait guère de doute que si c'est profitable, il détruira la planète et s'anéantira par la même occasion. La solution proposée pour que ça n'arrive pas est de donner un prix à l'environnement afin que ça destruction ne soit plus rentable. Du bon sens !
Mais en procédant ainsi on étend spectaculairement la puissance du système que l'on entend réguler. L'économie de marché n'a jamais concerné que des entreprises et des individus. Et la seule réponse que l'on peut proposer face à son échec et de s'en servir aussi pour régler nos relations avec la nature et les générations futures ? Ces relations n'ont rien à voir avec l'économie. Ce sont des questions éthiques. Elles relèvent en premier lieu de la morale individuelle et, lorsque celle-ci n'est pas suffisante pour prévenir des comportements nuisibles à la société, de la loi.
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Éducation et transparence plutôt que "signal-prix"
L'économie de marché partage au moins un principe avec la démocratie : la conviction que l'on peut peut faire fonctionner un système complexe par l'accumulation de petites décisions individuelles, décision de vote ou décision d'achat. C'est pourquoi l'un comme l'autre ne peuvent fonctionner correctement que si leurs acteurs ont accès à l'éducation et à l'information. Près d'un siècle de conditionnement publicitaire ont conduit notre système économique à cette situation où les choix du consommateurs ne sont plus raisonnés mais stimulés. Il faut acheter. Toujours acheter, qu'importe que l'on se mette en péril par l'endettement et le surendettement et qu'importe, a fortiori, que l'on mette en péril l'environnement.
Même si c'était possible, faire payer les impacts sur l'environnement d'un produit tout en continuant, par la publicité ou par d'autres moyens, à en valoriser la possession est une démarche malsaine. Facturer au consommateur les dégradations de l'environnement est une fausse bonne idée, il vaudrait bien mieux les lui faire voir et détester.
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