Hé bien sachez qu'en plus d'être bons pour vous et votre santé, ces engagements contribuent souvent à protéger le climat. Vous serez surpris de voir à quel point vos bonnes résolutions peuvent réduire votre empreinte carbone pour cette nouvelle année... Une raison de plus de vous y tenir !
Bonne résolution n°1
J'arrête de boire
Après les excès des fêtes, vous vous dites peut-être que vous feriez bien de moins lever le coude. Si vous passez à l'acte, vous ferez plaisir à la planète autant qu'à votre foie. La production d'alcool est souvent associée à des monocultures peu respectueuse de l'environnement et sa production peut entraîner des pollutions importantes, de même que des émissions de gaz à effet de serre non-négligeables.
En 2016, un adulte français consommait en moyenne l'équivalent 11.7 litres d'alcool pur par an dont un peu moins des deux-tiers sous forme de vin, bière et spiritueux se répartissant le reste à part égale. Cela correspond à plus de 200 kilogramme de CO2 par français et par an. L'équivalent de 1000km en voiture !
Bonne résolution n°2
J'arrête de fumer
Si la résolution d’arrêter de fumer est un tel classique, c'est parce que même un fumeur endurci ne peut plus ignorer à quel point il met sa santé et celle de ses proches en danger. Mais de l'acte lui-même d'exhaler de la fumée aux méthodes employées par les industriels pour retarder la prise de conscience en passant, évidemment, par l'impact environnemental de la production des cigarettes, il est impossible de ne pas rapprocher tabac et climat.
Les rares données disponibles placent l'empreinte carbone du tabac autour d'une tonne par million de cigarettes et, en moyenne, un fumeur régulier français fume 13.5 cigarettes par jour, soit un peu moins de 5000 par an. En arrêtant, il réduirait donc ses émissions annuelles d'un ridicule 500 grammes de CO2... Mais ce ne doit pas être une raison pour renoncer : les chiffres disponibles émanent tous des cigarettiers eux-mêmes et sont donc sujets à caution, il est peu probable qu'ils tiennent compte de tous les impacts du tabagisme comme la déforestation (la culture du tabac est responsable de 2 à 4% de la déforestation mondiale), le séchage des feuilles (qui contribue lui aussi à la déforestation quand, encore pire, il n'est pas fait avec du charbon), la pollution et les déchets ou encore les émissions induites par la prise en charge des impacts sanitaires du tabagisme...
Bonne résolution n°3
Je lève le pied sur la charcuterie et la viande
Aujourd'hui, le français moyen englouti près de 90kg de viande par an, presque à part égale du bœuf, du porc et de la volaille. Et pourtant, il est clair que prendre soin de soi c'est aussi limiter sa consommation de produits carnés : on savait déjà la consommation excessive de viande associée aux maladies cardio-vasculaires, au diabète et au surpoids et voici qu'en plus, le centre international de recherche sur le cancer, l'autorité mondiale en la matière, classe la charcuterie cancérogène certain et la viande rouge cancérogène probable...
La surconsommation de viande nuit aussi gravement au climat : selon la base carbone, il faut l'équivalent de 2.25 kilogrammes de CO2 pour préparer un repas moyen en France alors qu'un repas végétarien n'émet que 0.45 kg de CO2. A l'inverse, un repas très riche en produits animaux peut dépasser allégrement 5kg de CO2 surtout s'il contient du bœuf ou du veau, viandes très intensives en gaz à effet de serre.
Vous ne vous sentez peut-être pas une âme de végétarien mais vous pouvez facilement réduire les portions ou vous fixer quelques repas sans viandes chaque semaine. En prenant 3 repas végétariens par semaine, vous pouvez par exemple baisser votre empreinte carbone de 280kg de CO2 par an, soit environ 5% des émissions annuelles d'un français... tout en prenant soin de vos artères.
Bonne résolution n°4
Je vais passer plus de temps avec les amis et la famille
Et si au lieu d'aller passer ce grand week-end à Berlin ou Barcelone, vous rendiez visite à la tante Berthe ?
Ces dernière années, les français ont de plus en plus tendance à partir à l'étranger pour des séjours courts (3 nuits ou moins). Si - malheureusement ! - il est souvent moins cher de s'envoler pour une capitale européenne que de se déplacer en train en France, pour les émissions de gaz à effet de serre c'est une autre histoire. Par exemple se rendre de Paris en Bretagne en TGV émet moins de 2kg de CO2, largement 100 fois moins qu'un aller-retour en avion pour Rome. Et si pour une raison ou une autre vous êtes obligé de prendre la voiture, vous réduirez quand même vos émissions : un aller-retour Paris-Bordeaux par la route, par exemple, émet environ 200kg de CO2, soit 2 à 10 fois moins qu'un vol pour Lisbonne (selon que vous voyagez seul ou non).
Pour préparer vos prochaines vacances en réduisant vos émissions, l'ADEME met à votre disposition un calculateur en ligne.
Bonne résolution n°5
Je bouge plus
On n'arrête pas de vous le dire mais il n'y a rien à faire : vous ne vous sentez pas de reprendre la gymnastique que vous avez arrêté à 12 ans et vous trouvez ridicule de courir sur un tapis. Une solution s'impose : chercher les occasions de bouger dans votre vie quotidienne.
En France, lorsqu'une voiture démarre dans un cas sur 10 c'est pour parcourir moins d'un kilomètre et dans un cas sur 4 le trajet ne dépassera pas 3km. C'est proprement absurde quand on sais que sur cette distance le moteur n'a même pas le temps de chauffer ! Pour faire 3 km d'un bon pas, il faut une demi-heure et si vous enfourchez votre vélo vous irez probablement plus vite qu'en voiture. Belle occasion de faire un peu d'activité physique, non ?
Ces trajets courts représentent 10% de la distance parcourue en voiture, soit environ 170km par véhicule et par an... En en éliminant la moitié, vous pouvez éviter l'émission d'un peu moins de 50kg de CO2 chaque année.
Bonne résolution n°6
Je lève les yeux de mon écran
Fabriquer, utiliser et recycler nos ordinateurs, télévisions, tablettes et téléphones portables nécessite des quantités massives d'énergie et de ressources. Selon les appareils, les émissions qui se cachent derrière peuvent aller de quelques dizaines de kilogrammes de CO2 pour un téléphone à plus de 1000 pour un ordinateur fixe...
Pourquoi ne pas délaisser ces écrans, par exemple pour un vrai livre - objet durable, et circulaire par excellence : plusieurs études montrent qu'un bon vieux bouquin a presque dans tous les cas une empreinte carbone plus faible qu'une liseuse.
Publié le 27 décembre 2017 par Thibault Laconde
Prendre de bonnes résolutions ... OK, mais dans quel but ? Où veut-on en venir ? Pourquoi vouloir baser notre modèle de société uniquement sur la réduction de nos "émissions de gaz à effet de serre" ?
RépondreSupprimerQue l'on essaie de vivre "plus sainement", si c'est pour se sentir mieux, je suis totalement d'accord ! Que certains nous poussent à le faire pour "sauver la planète" par contre, j'ai de sérieux doutes. La planète a déjà traversé bien des cataclysmes: méga-éruptions volcaniques, astéroïdes, températures bien plus élevées ou bien plus froides qu'aujourd'hui, taux de CO2 beaucoup plus élevé qu'aujourd'hui (c'est le CO2 qui transformé en calcaire dans les squelettes ou coquilles des animaux de l'époque se retrouve dans nos roches calcaires - voir par exemple ce cours de géologie, à compléter par ce pdf pour les figures) ... et est toujours là !
- Cela justifie-t-il de maintenir à la rue ceux qui ne peuvent s'offrir le luxe d'un appartement "RT 2012" ?
- Cela justifie-t-il d'interdire l'accès aux centres ville à ceux dont les moyens limités ne permettent pas de s'offrir un logement "bien situé" ou un véhicule récent ?
- Cela justifie-t-il de priver ceux qui, faute d'électricité, ne peuvent même pas réfrigérer leurs aliments des solutions les moins chères, en leur interdisant tout financement pour des centrales au charbon ?
- Veut-on pulvériser le record mondial de l'électricité la plus chère et battre l'Australie (Merci aux ENRs qui ont transformé le pays ayant le plus de ressources énergétiques par habitant en un pays où l'électricité est 3 fois plus chère qu'en France pourtant totalement dépourvue de ressources énergétiques, si ce n'est quelques barrages et un peu d'énergie tirée des ordures)
- Veut-on remplacer nos démocraties par des "dictatures vertes" pour imposer une idéologie qui contraint les peuples au-delà de ce qu'ils peuvent accepter ?
- Veut-on museler l'information dans les grands médias en cachant les informations "dérangeantes" aux citoyens (exemples: quel est le coût d'un système de production en grande partie "ENR" pour le même service rendu que les fossiles, comment se situent les tempêtes actuelles vis à vis de celles du passé, comment varie le niveau de la mer d'après le marégraphe près de chez vous, quel est l'écart entre la "sensibilité climatique" observée et celle des modèles de calculs utilisés par le GIEC dans ses prévisions, quelles sont les controverses dans le monde scientifique au sujet du climat, ...), ou plutôt laisser s'exprimer tous les courants d'idées.
Au passage et à ce propos, merci au gestionnaire du site de publier mes états d'âme et bonne et heureuse année à tous !
Signé: papijo
Bonne année à vous également.
SupprimerSi on continue sur une pente de 2,5 ppm de CO2 en plus chaque année, on arrive au 600 ppm avant la fin du siècle avec des projections de hausse des températures de l'ordre de 6 degrés.
6 degrés de plus en France: pas de graves soucis. Le climat de Barcelone à Paris, ça me va :)
Ce sera par contre invivable dans beaucoup de pays (Inde, Asie du Sud Est, USA, ..). Associé à cela, une baisse de la production agricole. A voir si la Sibérie pourra compenser.
On peut certainement vivre à quelques centaines de millions d'individus dans cette planète réchauffée, mais à 10 milliards???
Certainement pas. C'est la toute la question.
Qui a dit qu'on arrivera à 6 degrés d'augmentation de température avant la fin du siècle ? L'ordinateur ... ? Mais que valent les prévisions des ordinateurs ?
RépondreSupprimerQuelques éléments de réponse dans le dernier rapport du GIEC (il faut lire la partie "scientifique" du rapport, pas le "Résumé pour décideurs" rédigé par les grandes ONG écolos qui ne prêchent que pour leur paroisse !)
Le premier "draft" de ce rapport contenait une figure analogue à celle-ci très parlante. Malheureusement, dans le rapport final, cette figure n'a pas été conservée et il faut se rabattre sur des graphiques "plus énigmatiques" tel que celui présenté page 771 pour la période "1998 - 2012" - les autres périodes sont plutôt des "prévisions sur le passé" et donc de meilleure qualité ! En clair: échauffement calculé: environ 0,2°C/décennie (pas de quoi arriver à +6°C dans 82 ans en 2100) et échauffement mesuré: environ 0,05°C par décennie, soit à ce rythme +0,4°C à la fin du siècle. Il faudra attendre très très longtemps pour avoir le climat actuel de Barcelone à Paris !