Une contribution au débat sur le nucléaire français

Comme on pouvait s'y attendre, la remise en cause de l'objectif de 50% en 2025 a rouvert le débat sur le nucléaire en France. J'ai déjà dit tout le mal que je pensais de cet objectif mais aussi de sa remise en cause - des décisions opposées mais qui concourent toutes deux à affaiblir la crédibilité de l'Etat - et ma crainte que le débat sur le nucléaire fasse capoter au moins le calendrier de la PPE 2018.
Cela explique pourquoi j'ai été très réticent à m'engager dans cette discussion. Mais voilà, nous ne sommes qu'en mars et on doit déjà en être au 170e "débat" entre entre la SFEN et Greenpeace. La lassitude gagne...
Je pense que les pro-nucléaires exaltés et les anti-nucléaires hardcores ne valent pas mieux les uns que les autres, et que les laisser discuter de notre avenir est la meilleure façon de ne rien faire puisqu'aucun des deux n'envisage de faire un pas vers l'autre : si notre politique énergétique est à la dérive, c'est en grande partie à eux qu'on le doit. Nous méritons mieux et nos descendants - que ces décisions engagent sur au moins 2 ou 3 générations - méritent mieux.

Bref, me voilà suffisamment agacé pour rompre mes voeux de silences et poster cet article en espérant ouvrir le débat sur une troisième voie. Les suggestions et les critiques sont évidemment les bienvenues.


Réduire le parc pour baisser la production ?


De mon point de vue, le principal problème du mix électrique français actuel n'est pas sa dépendance vis-à-vis du nucléaire, c'est ça sa dépendance vis-à-vis des réacteurs de deuxième génération. Nos centrales nucléaires ont été conçues et construites grosso modo à l'époque où vos grands parents avaient votre âge, et elles aussi vont finir par prendre leurs retraites. Je ne sais pas quand, ni si ce sera à cause de l'usure, de l'inflation des coûts, d'une perte de compétence, d'un risque de sécurité ou d'une décision politique mais de toute façon aucune machine n'est éternelle... Et comme ces réacteurs ont tous été construits au même moment, si on ne fait rien il y a de bonne chance qu'ils arrivent tous en fin de vie en même temps. Cet "effet falaise" est une épée de Damoclès au-dessus de l'économie française, nous devons tout faire pour nous en débarraser.

Pour cela, réduire la part du nucléaire (c'est-à-dire du nucléaire de 2e génération, la question du nouveau nucléaire étant abordée plus loin) dans notre mix électrique semble une bonne voie. Viser 50% ? J'ai déjà expliqué pourquoi un objectif de production en valeur absolue serait mieux adapté mais pourquoi pas : si on l'accompagne d'une date réaliste cet objectif en vaut un autre.
Quelque soit l'objectif de baisse de la production nucléaire choisi, il ne devrait pas se traduire par une réduction proportionnelle de la puissance installée.

Ce qu'il faut bien comprendre c'est que l'idée qu'il existe une relation linéaire entre la puissance nucléaire installée et la production sous-entend que le nucléaire français fonctionnera demain comme il le fait aujourd'hui, c'est-à-dire essentiellement en base.
Outre que c'est très "ancien monde", cette hypothèse implicite signifie nous devrons chercher ailleurs une production capable de varier rapidement pour assurer l'équilibre du réseau : puisque, par définition, ce ne sont pas les renouvelables intermittentes qui vont s'en charger, il faudrait soit attendre un changement d'échelle dans le stockage de l'électricité soit augmenter notre production fossile. Il me semble que c'est une faille majeure dans le raisonnement de ceux qui veulent "fermer des réacteurs pour faire de la place aux renouvelables".


Comme au judo : utiliser l'ancien nucléaire pour le maitriser


Le fonctionnement actuel du parc nucléaire français montre qu'il dispose d'une flexibilité suffisante pour accommoder une production renouvelable intermittente beaucoup plus importante et EDF nous assure qu'il n'y a pas de problème techniques à le faire fonctionner dans ce rôle, la solution s'impose : c'est du nucléaire que doit venir la production flexible nécessaire à l'intégration des renouvelables. Comme au judo, il faut utiliser la force de l'adversaire pour le maitriser !

Pour une illustration concrète, regardons ce que les allemands font pour le charbon : ils ont maintenu la capacité de leur parc, y compris par la mise en service de nouvelles centrales, tout en réduisant progressivement son facteur de charge au profit des renouvelables, notamment grâce à la priorité d'accès au réseau dont elles bénéficient.
Cette stratégie permet, dans un premier temps, de faciliter l'intégration des renouvelables intermittentes en assurant la sécurité d'approvisionnement. Puis, dans un second temps, les centrales à charbon sont poussées naturellement à la fermeture par la baisse de leur production au point que le gouvernement allemand doit agir non pas pour fermer les centrales mais pour les maintenir en service contre la volonté de leurs propriétaires.
Cette transition énergétique "poussée" par le développement des renouvelables me semble bien supérieure à la transition "tirée" par la fermeture des réacteurs nucléaires telle qu'elle a été mise en oeuvre avec l'Energiewende.

De la même façon, nous ferions mieux de conserver les réacteurs nucléaires encore capables de fonctionner dans de bonnes conditions de sécurité et de baisser progressivement leur facteur charge au fur et à mesure que la production renouvelable augmente.
Il y a cependant une différence entre le nucléaire français et le charbon allemand, c'est la structure des coûts : les fossiles ont des coûts variables plus importants, l'atome français a des coût fixes énormes mais déjà amortis. Par conséquent EDF est, beaucoup plus que ses homologues allemands, incité à maintenir sa production et on peut craindre qu'aussi longtemps que la capacité nucléaire existera elle sera exploitée au maximum - c'est d'ailleurs ce qui se dit assez ouvertement dans les couloirs de l'électricien. Mais même dans ce cas, l'outil politique majeur nécessaire à la transition énergétique française, ce n'est pas un planning de fermeture de réacteurs mais un moyen de renchérir le coût variable du nucléaire , par exemple un prélèvement sur chaque MWh nucléaire produit ou une taxe sur le combustible. Cet outil est plus robuste : le gouvernement sait créer une taxe, il ne sait manifestement pas imposer la fermeture d'un réacteur nucléaire. Et il permettrait de dégager des revenus qui pourraient par exemple se substituer à la CSPE pour le financement des nouveaux moyens de production.
En contrepartie, la France devrait concentrer ses efforts sur les énergies renouvelables plus facilement compatibles avec son parc nucléaire. Pour le dire clairement : tout sauf le solaire photovoltaïque.

Nouveau nucléaire : sérieusement ?


Une deuxième question se pose également, elle est bien distincte de la précédente : faut-il construire de nouveaux réacteurs nucléaires en France ?
La réponse qui me vient spontanément est :


Je sais que le sujet est sensible pour certains de mes lecteurs et c'est à ceux-là que je m'adresse en premier : essayez de faire un pas de coté et de regarder le nucléaire non pas comme il pourrait être dans un monde idéal mais pour ce qu'il est aujourd'hui. L'électricité nucléaire est bien plus chère que la plupart des autres énergies décarbonnées - comme le montre les CfD britanniques ou les études de prix aux Etats-Unis. Et l'industrie a accumulé les éléphants blancs et les désastres industriels particulièrement depuis 10 ans : Flamanville, Olkiluoto, Vogtle ou VC Summer représentent des dizaines de milliards dilapidés mais aussi des centaines de milliers d'heures de travail d'ingénieurs et de techniciens, des outils industriels mobilisés, des ressources et des matières premières qui auraient pu être utilisés ailleurs.
Nous n'avons ni le temps ni les moyens pour cela. Face au défi climatique, la seule démarche rationnelle est d'aller d'abord vers les solutions les moins coûteuses, les plus faciles et les plus rapides à mettre en oeuvre. Il me semble impossible en bonne foi de classer le nucléaire parmi celles-ci : il viendra peut-être un jour où cette technologie évoluera ou deviendra nécessaire pour poursuivre la décarbonisation du mix électrique mais aujourd'hui investir dans le nouveau nucléaire c'est détourner des ressources qui pourraient être mieux employées ailleurs et c'est criminel.

C'est particulièrement le cas en France si on accepte qu'une partie du parc nucléaire actuel va continuer à fonctionner encore une ou deux décennies. Le nouveau nucléaire doit rester une option pour l'avenir avec un effort de recherche proportionné et si des investisseurs privés veulent s'y frotter libre à eux... Mais la question de la construction de nouveaux réacteurs ne se pose pas à l'échelle de la prochaine PPE et aucun euro public ne doit y être gaspillé.

Publié le 14 mars 2018 par Thibault Laconde


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14 commentaires :

  1. Dialling back a coal plant to use wind or solar makes some sense, as the fuel is the largest cost, and pollution from using it rises in direct proportion to the amount of coal burnt. Dialling back a reactor has very little effect on fuel costs,and almost none on the pollution involved, because there's hardly any pollution to start with. It not only cuts the revenue for the nuclear generator without cutting his costs, it increases maintenance, since raising and lowering the core and turbine temperatures causes more wear and tear than running flat out for eighteen months. So whatever ~fifty gigawatt of wind power would cost is additional to the cost of the nuclear fleet, which will be needed anyway for calm periods, and which, with a twenty year life extension, will last as long as brand new wind turbines anyway. The money for the wind fleet would be much better spent on simpler EPRs, hurrying up ASTRID, and getting the Grenoble group's fast thorium reactor started. The thirty billion Euros being spent on wind, solar, geothermal and biomass by 2020 would have been a good start. Nuclear is more reliable and cleaner than any of those, and probably cheaper in the long run too.

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  2. Je suis entièrement d'accord avec J ONeill. J'ajouterai deux aspects:
    - Même si une centrale nucléaire est capable de supporter de nombreux transitoires de puissance, cela se fait au détriment de la tenue des matériels, et donc au détriment de la sécurité (comme une voiture qui fait 100 000 km en ville aura beaucoup plus de chances de tomber en panne qu'une voiture qui les fait sur route ou autoroute dégagées)
    - La CSPE "ENRs" nous coûte environ 5,4 milliards d'€ par an(en plus du prix normal du marché) pour financer la production de moins de 40 000 GWh. En admettant que les dépassements de coûts de l'EPR de Flamanville atteignent 10 milliards (on en est actuellement à environ 7 milliards: 10.5 contre 3.3 budgétés) pour une production de 12800 GWh/an, Flamanville sera "rentabilisé" au bout de 3 ans seulement vis à vis des ENRs (et la filière EPR n'aura pas besoin de moyens de secours !). Un chantier "désastreux" nucléaire est beaucoup plus profitable qu'un déploiement "réussi" d'ENRs !
    Signé: papijo

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  3. L'idée de CSPE négative appliqué au nucléaire, afin de l'obliger à saisir des prix plus élevés et à baisser son.facteur de charge, est intéressante et avait d'ailleurs été avancé comme alternative à l'ARENH dans les préparatifs de la loi NOME. C'était pour un objectif différent (taxer la rente nucléaire) mais le mécanisme avait été analysé. On est toutefois assez loin de cette option, la tendance étant plutôt à du CfD. Par ailleurs, cela suppose que toutes les résrrves techniques et de sûreté liées à la modulation sont vraiment levées.

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    1. C'est intéressant. Je vais aller voir ce qui s'était dit à l'époque.

      Pour les CfD, ils s'appliquent a priori à de nouvelles installations. Deplus ils posent un gros problème d'incitations perverses, voire de conflit d'intéret dans le cas de sources d'énergie dispatchables à faible coût variable. Prenez Hinkley Point par exemple : l'opérateur est incité à produire en base puisqu'on lui garantit un tarif élevé par MWh mais l'abonné britannique qui finance le CfD via sa facture d'électricité a intéret à ce que la production ne soit appelée qu'en tout dernier recours, donc à un fonctionnement en suivi de charge qui limite le coût pour lui. Je ne sais pas comment ça va se dénouer dans ce cas mais je pense que ce système n'est pas adapté au nucléaire.

      Pour ce qui est de la modulation. Je crois qu'on aurait déjà une marge suffisante pour développer les EnR en acceptant simplement d'avoir plus souvent des variations telles que celles qui existent déjà (jusqu'à 5-10GW en quelques heures). A moyen terme, il ne s'agit donc pas de révolutionner la façon dont le parc nucléaire fonctionne.

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  4. Merci pour ce point de vue argumenté et équilibré.

    Vous écrivez : "En contrepartie, la France devrait concentrer ses efforts sur les énergies renouvelables plus facilement compatibles avec son parc nucléaire. Pour le dire clairement : tout sauf le solaire photovoltaïque."

    Pourriez-vous développer ? Pourquoi le photovoltaïque semble-t-il poser problème dans le contexte français ? Merci d'avance.

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    1. J'entends par là que nous devrions concentrer nos efforts sur les renouvelables non-électriques et, pour l'électricité, sur les énergies renouvelables dont la production varient peu ou lentement.

      Le solaire PV dont la production varie quotidiennement de 0 à son maximum et vice-versa sollicite beaucoup plus la flexibilité du reste du parc électrique que l'éolien par exemple qui connait rarement de telles variations en moins 12 à 24h. C'est d'autant plus dommage que mettre des panneaux solaires PV sur le toit d'un batiment qui chauffe son eau avec du gaz ou, pire, de l'électricité est une hérésie.

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    2. Il est certain qu'une mesure telle que la suppression de la TVA sur les panneaux solaires de chauffage d'eau et les accessoires qui vont avec aurait certainement eu des conséquences moins débiles que le développement des panneaux photovoltaïques ! Mais que voulez-vous, les syndicats de la plomberie et de la tôle galvanisée ou alu (pour la fabrication des panneaux) n'ont pas su arroser les bons décideurs ! Et puis des tuyaux d'eau, çà ne fait pas "hitech", çà n'impressionne pas les dirigeants de nos partis (écolos et autres) et nos journalistes autant qu'un coffret bourré d'électronique auquel ils ne comprennent rien !
      Signé: papijo

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    3. Merci Thibault pour la précision. Je reste convaincu qu'il existe de très nombreux avantages à une électricité produite localement et consommée localement de manière synchrone : un pic de production et de consommation local n'est-il pas neutre vis-à-vis du réseau ?

      Par ailleurs, il me semble que l'on oublie souvent l'apport de l'énergie solaire thermique. Cette énergie, en association avec des pompes à chaleur, pourrait être l'une des solutions majeures de décarbonation de l'énergie thermique dans le bâtiment. Et elle s'intégrera il me semble très bien avec un système électrique à la française, non ?

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    4. Une électricité produite localement et consommée localement de manière synchrone ... c'est sûrement "idéal" de votre point de vue, mais ce n'est pas comme cela qu'un système électrique doit fonctionner. Si on se réfère au photovoltaïque, la production de juillet est 3 à 4 fois supérieure à celle d'hiver (300 GWh en décembre/janvier, contre près de 1100 GWh en été - voir le dernier rapport mensuel de RTE)- page 6/12. Avez-vous vraiment besoin de 4 fois plus d'électricité à votre domicile pendant que vous vous faites bronzer sur la plage ? Votre raisonnement ne tient que pour des sources d'électricité pilotables (un groupe électrogène par exemple).

      Pour ce qui concerne le solaire thermique, par contre je crois aussi qu'il s'agit d'une bien meilleure solution, ne serait-ce qu'à cause de la quantité d'énergie captée plus grande à investissement constant, que ce soit au niveau individuel ou peut-être au niveau des réseaux de chaleur comme le font les danois, mais ... ces systèmes demandent également des subventions (sinon ils se seraient développés tout seuls !).

      NB: En illustration des problèmes liés à l'"utilité" des production éoliennes et photovoltaïques, vous pouvez lire en page 8 du même document l'encart sur les prix de gros négatifs
      Signé: papijo

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  5. "Le solaire PV dont la production varie quotidiennement de 0 à son maximum et vice-versa sollicite beaucoup plus la flexibilité du reste du parc électrique que l'éolien par exemple"

    Cette affirmation n'est pas du tout triviale de mon point de vue dans la mesure où la cloche de production PV va de paire avec une cloche de la courbe de consommation.

    La production PV lorsqu'elle est présente diminue plutôt le besoin de flexibilité des autres moyens de production amha.

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    1. http://www.rte-france.com/en/eco2mix/eco2mix-mix-energetique-en
      Yesterday French solar was highest at 11.45 at 2,9 GW, and exports at the same time were 6,2 GW. Maximum demand was at 20.00, when solar was 0,05 GW, and exports were 4,4 GW. Nuclear and hydro handled the variation in demand with hardly any help from fossil fuel or renewables. Over the last week, wind has bounced around between 9,7 GW and 0,6 GW with no particular reference to the power needs of the country.
      http://www.rte-france.com/en/eco2mix/eco2mix-mix-energetique-en

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  6. Vous jugez "perverses" les conséquences du CfD, mais pas celles de l'obligation d'achat à prix tarifé... Il est vrai que vous jugez aussi "criminel" d'investir dans le nouveau nucléaire. Ce qui vous range d'ailleurs du côté des "anti-nucléaires hardcore" que vous prétendez pourtant dénoncer. A défaut d'être criminel, n'est-il pas simplement déraisonnable, en France, de concentrer la dépense publique et privée sur le remplacement d'une source d'électricité décarbonée par une autre, alors que la production d'électricité est à l'origine de moins de 10% des émissions de gaz à effet de serre ? Comme le montrent les résultats de la Stratégie Nationale Bas-Carbone publiés en janvier 2018, il vaudrait beaucoup mieux, en France, concentrer cette dépense sur les transports, les bâtiments (résidentiels et tertiaires) et l'agriculture afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique, de loin la principale priorité du moment.

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  7. A voir ces débats sur le nucléaire, on se croirait en URSS du temps des plans quinquennaux au siècle dernier (on substitue les quintaux de blé par des MWh)

    Pourquoi l'Etat doit encore gérer la production électrique?
    L'Etat dit à Renault et à PSA combien il faut produire de voitures?
    L'Etat fixe un plan quinquennal de production de yaourt à Lactalis?

    La réalité c'est qu'aujourd'hui un industriel, une collectivité ou un particulier peut produire de l'énergie à prix compétitif sans passer par des investissements à plusieurs milliards d'euros et sans subventions.

    EDF est une entreprise privée comme Renault, PSA ou Engie. Elle agit désormais dans un milieu concurrentiel voulu par l'Europe.

    Mais dans un monde concurrentiel, il faut mettre des garde-fous pour éviter par exemple qu'un industriel privé ne construise des centrales à charbon, voire à gaz. Pour l'électricité, ça peut être la taxe carbone: pollueur = payeur

    J'espère que la consultation sur la PPE va être autre chose que de se crêper le chignon sur le nucléaire.

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    1. Une toute petite question: comment faites-vous pour produire l'électricité dont vous avez besoin(24 h / 24 et 7 j / 7) à prix compétitif sans gaz et charbon ? Moi, je sais pas faire, EDF y arrive avec du nucléaire (c'est un poil plus cher, mais ça préserve notre indépendance nationale), et vous, vous prévoyez quoi !

      Sinon, je suis parfaitement d'accord pour que l'état, et surtout des politiques naïfs ou incompétents ne se mêlent pas de la production d'électricité. Si des techniques alternatives sont compétitives, les investisseurs s'en saisiront. Pourquoi m'obliger à acheter plus cher une électricité éolienne ou photovoltaïque que je suis obligé de payer même quand je n'en ai plus besoin (d'où les prix négatifs sur les marchés de gros), et qui va s'arrêter au moment où j'ai besoin d'allumer la lumière !
      Signé: papijo

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