Reprendrez-vous encore quelques catastrophes climatiques ?
L'année écoulée a été marquée par l'enchaînement de catastrophes : l’ouragan Sandy qui a submergé New York et coûté 35 milliards de dollars en octobre 2012, une mousson catastrophique dans l’État d'Uttarakhand en Inde qui a fait au moins 6000 morts, une grave sécheresse dans le Midwest américain même si le scénario est récurent depuis quelques années, des inondations en Europe Centrale, récurrentes elles aussi, et dont le coût est estimé cette année à 12 milliards d'euros...
L'année dernière, j’écrivais au sujet de Doha qu'il fallait "trouver un accord ou entrer dans un monde dangereux". C'est manifestement chose faite.
Même avec l'incroyable capacité d'aveuglement dont certains ont fait preuve jusqu'ici, il devient impossible de nier que quelque chose est en train de se passer. Et, même si les victimes se trouvent pour la plupart en Asie et en Afrique, ce quelque chose coûte très cher aux pays industrialisés et particulièrement aux États-Unis.
Est-ce que ce sera suffisant pour changer les rôles lors des négociations à Varsovie ? Rien n'est moins sur : l'année dernière à Doha les États-Unis ont fait partie des opposants les plus farouches à un mécanisme de solidarité internationale pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Varsovie, le tournant de l'atténuation à l'adaptation ?
Ce qui est certain en tous cas, c'est que l'ordre du jour des conférences sur le climat change petit à petit. Jusqu'à présent c'est l'atténuation (ou la "mitigation"), c'est-à-dire la réduction du risque, qui était au cœur des discussions. Mais lors de la COP18, malgré l'expiration du protocole de Kyoto et le ridicule de la seconde période d'engagement (seule une petite trentaine de pays, représentant au total moins de 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, s'est engagée à réduire ses émissions), la création d'un nouveau mécanisme international permettant de contrôler les émissions de gaz à effet de serre a été renvoyée à la conférence de Paris en 2015 (COP21), pour une entrée en vigueur en 2020.
Des discussions préparatoires auront sans doute lieu dès cette année à Varsovie, mais clairement l'atténuation ne fait plus figure d'urgence...
Désormais c'est la question de l'adaptation au changement climatique qui semble prioritaire. Dans ces domaines, les objectifs de la conférence de Varsovie ont été fixés l'année dernière à Doha. Ils concernent :
- La mobilisation de fond pour l'adaptation au changement climatique : les pays industrialisés devraient s'entendre à Varsovie sur une stratégie permettant de respecter l'engagement qu'ils ont pris à Copenhague en 2009 : mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020,
- Un mécanisme de compensation des "pertes et préjudices" (loss and damage) : un système devrait être créé ou du moins ébauché à Varsovie pour permettre aux pays en développement les plus vulnérables de recevoir des compensations lorsqu'ils subissent les effets néfastes du changement climatique.
Voilà ce que sera sans doute la conclusion de la conférence de Varsovie : face à notre incapacité collective à agir sur les causes du changement climatique, nous devons désormais nous préparer à en subir les conséquences.
Ailleurs sur le web (en anglais) :
- What to expect in the Warsaw climate change talks ?
- Climate finance at COP19: looking back, looking ahead
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