Business & Climate Summit : ce qu'il faut en retenir

1) On est d'accord sur les principes


Tous les intervenants se sont entendus sur au moins quelques points : l'objectif de zéro émissions pour la seconde moitié du siècle, l'absurdité des subventions aux énergies fossiles, la nécessité d'un prix du carbone et urgence de se préparer aux effets du réchauffement. Rien de bien révolutionnaire mais ce consensus est quand même remarquable de la part de la trentaine de PDG et de ministres intervenus hier.

2) Un peu moins sur les détails...


Mais le consensus s'arrête vite lorsqu'on commence à creuser : A quelle date les émissions de gaz à effet de serre devront-elles avoir disparu ? Quels sont les moyens à mettre en oeuvre ? Quel prix donner au carbone ? Selon quels mécanismes ?
En particulier, il y a une fracture évidente entre ceux qui demandent une taxe sur le carbone et ceux qui croient encore aux permis négociables et aux marchés.
Sur ce sujet, on notera la position d'Angel Gurria (le secrétaire général de l'OCDE) qui défend vigoureusement une taxe carbone en soulignant que le marché de crédits négociables n'a manifestement pas fonctionné en Europe. Je doute que tout le monde dans la salle ait partagé son avis.
 

3) Les pétroliers génés aux entournures


Evidemment cette ébauche de consensus remet directement cause le business model de certaines industries. C'est le cas notamment du secteur des hydrocarbures qui était pourtant bien représenté. Pour eux, l'exercice a vite montré ses limites.
On peut aussi ranger dans cette catégorie le ministre du pétrole de l'Arabie Saoudite qui, malgré une formule fracassante, s'est employé à montrer qu'il ne faut surtout rien faire pour diminuer la consommation d'hydrocarbures.
Les pétroliers ne sont pas les seuls pollueurs me direz vous. Oui, mais ils ont été les seuls à ne pas assumer leurs contradictions. Des opérateurs de centrales à charbon ont également eu la parole mais eux au moins ont admis la nécessité d'un changement.


4) Des politiques français au taquet


François Hollande et Ségolène Royal sont intervenus le premier jour, respectivement en ouverture et en cloture de la journée, et Laurent Fabius a conclu le sommet. Belle mobilisation gouvernementale...
Le président a tenté de donner un cahier des charges (on pourrait peut-être dire une liste au Père Noel) aux entreprises avant la COP21. La ministre de l'écologie a dressé un tableau de l'ensemble des aspects de la lutte contre le changement climatique, sujet sur lequel elle était manifestement à l'aise. Leurs interventions m'ont paru assez encourageantes.


5) Les patrons français ont un besoin urgent de cours d'anglais

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