Mais vous êtes vous déjà demandé qui sont ces gens ? Quel est le profil-type du participant à une conférence internationale sur le climat ?
> Pour savoir quelles seront les conséquences de la COP21 pour les entreprises, vous pouvez desormais télécharger mon rapport sur les implications technologiques et économiques de l'Accord de Paris
Qui participe aux négociations internationales sur le changement climatique ?
En dehors des négociateurs, pour obtenir son billet d'entrée dans une conférence sur le climat, il faut représenter une organisation appartenant à l'un des collectifs reconnus par l'ONU. Par exemple le collectif dit BINGO (sic) constitué des entreprises et de leurs groupements, ENGO pour les organisations de protection de l'environnement, TUNGO pour les syndicats, LGMA pour les collectivités locales, etc.
La liste des organisations accréditées est disponible sur le site de l'UNFCCC. C'est une mine de renseignements pour se faire une idée des personnes qui arpentent les couloirs des conférences sur le climat.
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Le profil-type du participant à la COP21 : représentant d'une association et européen
Pour la COP21, un peu plus de 1600 organisations ont été accréditées, ce chiffre est stable par rapport à la COP20 de Lima. La grande majorité (41.5%) sont des associations de protection de l'environnement. Vient ensuite la catégorie "recherche et indépendant" (27.4%) dans laquelle se cachent notamment toutes les ONG dont l'environnement n'est pas le cœur de métier (par exemple Action contre la Faim, ATTAC ou Amnesty International) ainsi que de nombreuses universités et "think tank". Ces deux collectifs représentent plus des deux tiers des organisations accréditées.
En troisième place se trouvent les entreprises et leurs regroupements (14.7%) et on retrouve loin derrière les représentants des peuples indigènes (2.8%) et les associations de jeunes (2.7%) suivis des collectivités (1.1%). Tout en bas, on trouve les syndicats (13 organisations accréditées) et les représentants des agriculteurs (10 organisations).
Si on s’intéresse aux pays d'origine, les États-Unis sont les grands vainqueurs : 21.1% des organisations accréditées sont américaines. Loin derrière la Grande Bretagne est seconde avec 8.6%. La France arrive 7e (3.5%), juste devant le Japon. L'Inde est le seul pays en développement dans le top10 mais la suite du classement est un peu plus ouverte, on trouve par exemple : le Pérou (11e), la Chine (12e), l'Afrique du Sud (14e), le Brésil (16e), etc.
Si on agrège par continent, c'est l'Europe qui arrive en tête avec 39.6% des organisations accréditées, suivie de l'Amérique du Nord (27.8%). L'Asie (12.7%), l'Amérique du Sud (8.0%) et l'Afrique (7.1%) tirent honorablement leurs épingles du jeu. Par contre les pays du Proche et du Moyen Orient ne semblent pas beaucoup s'intéresser à la Conférence de Paris, en tout et pour tout seules 17 organisations de la régions ont obtenu une accréditation.
Au total, des organisations venues de 101 pays se sont inscrites pour participer à la COP21. Parmi les grands absents, on peut noter de nombreux pays pétroliers (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweit, Qatar...) mais aussi beaucoup de petits États insulaires qui font pourtant partis plus exposés au changement climatique.
Coté entreprise : surtout des énergéticiens américains ou bruxellois
Si on s'intéresse de plus près aux organisations catégorisées "Business and Industry". Les rapports de force entre pays d'origine changent largement. Les États-Unis arrivent toujours en tête (15.8%) mais ils sont talonnés par... la Belgique (14.9%). Doit-on y voir une preuve que Bruxelles n'a plus rien à envier à Washington en matière de lobbying ?
La France est 7e en nette progression par rapport à l'année dernière (11e). L'Afrique n'a plus que deux représentants (un éthiopien et un sud-africain).
La répartition par secteur d'activité est encore plus frappante : Un tiers des membres du collectif BINGO sont issus du secteur de l'énergie. Mais ce grand nombre est contrebalancé par la variété des profils avec de beaucoup d'organisations spécialisés - dans le nucléaire, les renouvelables, le pétrole ou le gaz et l'efficacité énérgétique... - dont ont peut supposer qu'elles défendent leurs propres agendas.
Viennent ensuite les organisations généralistes : syndicats patronaux et les chambres de commerce et d'industrie. Plus bas mais encore bien représentés, on trouve sans surprise : les mines et matières premières, l'agroalimentaire, la finance carbone et les industries du bois et du papier.
Il est à noter que très peu d'entreprises se font accréditer elles-mêmes : la plupart du temps, elles passent par des associations, et il est difficile de dire qui se trouve réellement derrière une "Alliance for Responsible Atmospheric Policy" ou un "Kyoto Club"... C'est la raison pour laquelle près de 60 organisations accréditées se trouvent dans la catégorie "autres".
Publié le 9 novembre 2015 par Thibault Laconde
A prendre en compte également : beaucoup de délégations nationales accréditent -en plus des membres ministériels- des acteurs de la société civile, des entreprises, etc.
RépondreSupprimerCe qui rend le tableau peu lisible au final...
Je trouve que femme et genre ne sont pas véritablement bien représentée cela me donne une inquiétude au regard du rôle capital que jouent celles ci dans l'agriculture. Comment faire pour prendre en compte leurs préoccupations.
RépondreSupprimerMerci
Il semble que le rapport de forces soit difficile entre les pays demandeurs d'1 accord contraignant (dont les affricains) et bcp de pays riches. Ne serait-il pas souhaitable et envisageable que bcp d'ONG menacent ces derniers de lancer 1 boycot de leurs produits s'ils n'e souscrivent pas à 1 accord réaliste et à 1 financement correct en faveur des pays les plus touchés par le changement climatique.
RépondreSupprimerOn a vu la réaction de fureur d'Israel, suite à la décision d'étiqueter leurs produits...! !...
Ne voudriez-vous pas lancer l'idée auprès d'ONG influentes...? ? MERCI