1) On est d'accord sur les principes
Tous les intervenants se sont entendus sur au moins quelques points : l'objectif de zéro émissions pour la seconde moitié du siècle, l'absurdité des subventions aux énergies fossiles, la nécessité d'un prix du carbone et urgence de se préparer aux effets du réchauffement. Rien de bien révolutionnaire mais ce consensus est quand même remarquable de la part de la trentaine de PDG et de ministres intervenus hier.
Eh bien c'est bon, au bout d'une heure, on a un accord : on fait payer le carbone et on travaille la résilience. #BusinessClimate #yapluka
— Élodie Touret (@elodietou) 20 Mai 2015
Petit sondage dans la salle : quel prix du #carbone en 2030 ? Large majorité au-dessus de 100$. #BusinessClimate pic.twitter.com/Cfy82dW68x
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 21 Mai 2015
2) Un peu moins sur les détails...
Mais le consensus s'arrête vite lorsqu'on commence à creuser : A quelle date les émissions de gaz à effet de serre devront-elles avoir disparu ? Quels sont les moyens à mettre en oeuvre ? Quel prix donner au carbone ? Selon quels mécanismes ?
En particulier, il y a une fracture évidente entre ceux qui demandent une taxe sur le carbone et ceux qui croient encore aux permis négociables et aux marchés.
Taxe ou marché pour donner un prix au #carbone ? Manifestement, cette plénière ne parviendra pas a un consensus. #BusinessClimate
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 21 Mai 2015
Lorsqu'il résume les débats, Gérard Mestrallet (ENGIE/GDF) dit "low carbon society". Moi j'ai entendu "zero carbon". #BusinessClimate
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 21 Mai 2015
Sur ce sujet, on notera la position d'Angel Gurria (le secrétaire général de l'OCDE) qui défend vigoureusement une taxe carbone en soulignant que le marché de crédits négociables n'a manifestement pas fonctionné en Europe. Je doute que tout le monde dans la salle ait partagé son avis.
En conclusion, Le secretaire général de l'OCDE taille un costard au marché du #carbone et appelle à une bonne vieille taxe. #BusinessClimate
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 20 Mai 2015
3) Les pétroliers génés aux entournures
Evidemment cette ébauche de consensus remet directement cause le business model de certaines industries. C'est le cas notamment du secteur des hydrocarbures qui était pourtant bien représenté. Pour eux, l'exercice a vite montré ses limites.
Question pour Statoil : "Quel est votre plan pour arriver à zero émission". "Nous continuerons à produire du gaz et du pétrole." #Voila
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 20 Mai 2015
P. Pouyanné (PDG Total) : "The world need more energy." Il semble que ce soit l'angle choisi par le lobby oil&gas. #BusinessClimate
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 20 Mai 2015
On peut aussi ranger dans cette catégorie le ministre du pétrole de l'Arabie Saoudite qui, malgré une formule fracassante, s'est employé à montrer qu'il ne faut surtout rien faire pour diminuer la consommation d'hydrocarbures.
Le ministre du pétrole saoudien voit la fin du #pétrole pour 2040, propose d'exporter de l'électricité #solaire à la place. #BusinessClimate
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 21 Mai 2015
Al Naimi "What happens if we shut down our 10 Mb/d oil wells" // "We see a great future in solar energy" #analysethis #BusinessClimate
— Matthieu Auzanneau (@OIL_MEN) 21 Mai 2015
Les pétroliers ne sont pas les seuls pollueurs me direz vous. Oui, mais ils ont été les seuls à ne pas assumer leurs contradictions. Des opérateurs de centrales à charbon ont également eu la parole mais eux au moins ont admis la nécessité d'un changement.
“In 2050 Europe should be a zero emissions area” says CEO of coal plant operator CEZ http://t.co/XDXbXbX6G4 #BusinessClimate
— CDP (@CDP) 21 Mai 2015
4) Des politiques français au taquet
François Hollande et Ségolène Royal sont intervenus le premier jour, respectivement en ouverture et en cloture de la journée, et Laurent Fabius a conclu le sommet. Belle mobilisation gouvernementale...
Le président a tenté de donner un cahier des charges (on pourrait peut-être dire une liste au Père Noel) aux entreprises avant la COP21. La ministre de l'écologie a dressé un tableau de l'ensemble des aspects de la lutte contre le changement climatique, sujet sur lequel elle était manifestement à l'aise. Leurs interventions m'ont paru assez encourageantes.
.@fhollande : "Il faut une ingénièrie financière pour que chaque euro travaille à la transition énergétique." #BusinessClimate
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 20 Mai 2015
.@RoyalSegolene : "La bataille des idées est gagnée, il faut gagner la bataille de l'action." #BusinessClimate pic.twitter.com/FNrTI9SZ2R
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 20 Mai 2015
5) Les patrons français ont un besoin urgent de cours d'anglais
Philippe Varin (Areva) : "Ze mix of nuclear and renewable is a grète solution for decarbonation". #BusinessClimate
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 20 Mai 2015
Question sur le #greenwashing, G. Plassat (Carrefour) : "I don't understand the question." #RiresDansLaSalle
— Thibault Laconde (@EnergieDevlpmt) 20 Mai 2015
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