Les 10 et 11 octobre se déroulait à Oslo la conférence « Énergie pour tous » organisée par l’Agence Internationale de Énergie (AIE) autour d’une question : comment parvenir à un accès universel à l’énergie d’ici à 2030 ?
Le constat est abrupt : 1.3 milliards de personnes n’ont pas accès à l’électricité. 2.7 milliards de personnes n’ont d’autres moyens de cuisson que le bois ou le charbon. Un million et demi de personnes en meurt chaque année : la pollution intérieure tue plus que la tuberculose et la malaria.
Sans compter que l’accès à l’énergie conditionne les progrès dans de nombreux domaines comme la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau, la déforestation ou encore la place des femmes dans la société.
Et les progrès sont effroyablement lents : en 2009, seules 20 millions de personnes ont pu accéder pour la première fois à l’électricité.
Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, il faudrait investir près de 900 milliards de dollars en 20 ans pour parvenir à un accès universel à l’énergie en 2030. C’est 5 fois plus que ce que les investissements actuels mais ça ne représenterait qu’un part infime des sommes qui sont investies par ailleurs dans le secteur énergétique.
Ce qui manque ce n’est pas l’argent, c’est la méthode. Les investissements actuels sont éclatés entre l’aide au développement (48%), les investissements publics (22%) et les investissements privés (20%). De ce point de vue, la conférence n’a pas permis d’innover si ce n’est en appelant à une meilleure collaboration entre investisseurs privés et donateurs dans des projets rentables commercialement (selon le modèle mis au point par EDF et adopté par la banque mondiale).
Ce défi est la face oubliée de la raréfaction des ressources et de la lutte contre le changement climatique : Au moment même où nous devons collectivement limiter notre consommation, des milliards d’habitants de la planète voient leur développement ralenti ou bloqué par manque d’énergie. Et pourtant, selon les projections de l’AIE, un accès universel à l’électricité ferait augmenter la consommation d’énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre de moins de 1% !
L’ONU a décidé de faire de 2012 « l’Année internationale de l'énergie durable pour tous ».
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