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2012 - Année internationale de l'énergie durable pour tous

En 2011, la moitié des habitants de la planète dépendaient encore du bois ou du charbon pour se chauffer et cuisiner et un quart n'avaient toujours pas accès à l'électricité. 
L'ONU s'est fixé comme objectif d'assurer l'accès universel à l'énergie d'ici à 2030 et pour attirer l'attention sur ce problème, elle a fait de 2012 l'année internationale de l'accès à l'énergie durable pour tous.
L’enjeu va bien au-delà du confort et du niveau de vie :
La pauvreté énergétique a des conséquences économiques : il est impossible d'accéder à des moyens de production modernes, des tâches simples comme recharger un téléphone portable ou moudre des grains nécessitent de longs déplacements et les activités s’interrompent la nuit.
La pauvreté énergétique a des conséquences sanitaires : les maladies liées à l'utilisation de foyers traditionnels de mauvaise qualité tuent plus que la tuberculose et la malaria et sans énergie il est impossible de pomper et de potabiliser l'eau ou d'accéder à des soins modernes.
La pauvreté énergétique a des conséquences sociales : l'électrification des grandes villes encourage l'exode rural alors que l'absence des services essentiels pèse d'abord sur les femmes et les filles (ramassage du bois, transport de l'eau...) retardant l'amélioration de la condition des femmes.

La pauvreté énergétique a des conséquences sur l'environnement : l'utilisation du bois et du charbon encourage la déforestation et fait augmenter les émissions de gaz à effet de serre.
Au rythme actuel, chaque année 20 millions de personnes accèdent pour la première fois à l'électricité. C'est peu : sans accélération il faudrait presque un siècle pour que tous les habitants de la planète puissent bénéficier de ce service. L'électrification demande certes des investissements importants mais ceux-ci restent très faibles comparés aux sommes qui seront investies par ailleurs dans le secteur énergétique.
Au-delà des moyens, ce sont les compétences qu'il faut mobiliser. Ce n'est pas un hasard si l'ONU a crée à l'occasion de cette année de l'énergie durable un réseau international d'acteurs de l'accès à l'énergie (lien en anglais).

Cette démarche confirme les trois constats qui sont à l’origine d’Énergie et développement :
  1. l'accès à l'énergie est une urgence et une nécessité pour le développement,
  2. plus que l'argent, ce sont les compétences et la formation qui manquent,
  3. à l'image du site mis en ligne par l'ONU (lien en anglais), trop peu de ressources sont disponibles en français.

Revue de presse Energie&Developpement - novembre 2011

La question de l'énergie ne peut être posée que dans son ensemble

En France, le mois de novembre a été marqué par la place accordée à l'énergie dans le débat public. Le nucléaire s'est trouvé au cœur des discussions éclipsant les autres filières et faisant même oublier que, certes, 80% de l'électricité française est d'origine nucléaire mais que l'électricité ne représente qu'un quart de la consommation d'énergie de la France. La position défendue par une partie des intervenants reposant sur l'absence d'alternative au nucléaire (et donc en fait l'absence de débat) il n'est pas étonnant que la question énergétique n'a pas été abordé dans sa globalité.
Pourtant, cette question est beaucoup plus vaste et complexe qu'elle n'est apparue au cours des dernière semaines. Aucun sujet ne peut être abordé seul. Prenez par exemple le solaire photovoltaïque qui étouffe doucement après la confirmation du décret de 9 décembre 2010. Cette technologie est écartée parce que "la nuit il n'y a pas de soleil"... Certes mais on pourrait stocker l'électricité. N'est-ce pas une des raisons du développement des voitures électriques, car au fond une voiture électrique ce n'est qu'une batterie avec des roues. Et l'on pourrait continuer à tirer ainsi la pelote en se demandant si la voiture électrique ne conforte pas la voiture tout court avec les incertitudes que l'on connait sur les énergies fossiles...
La question de l'énergie ne peut être posée que dans son ensemble. Prendre position sur l'avenir d'une technologie ou d'une filière quand on ignore tout des autres, c'est simplement faire du lobbying..

Débat local, conséquences globales

A la veille de l'ouverture de la conférence de Durban sur le réchauffement climatique, une autre question manque dans le débat français. La France est, qu'elle le veuille ou non, encore dans une position de leader dans le domaine de l'énergie. La voie qu'elle choisira servira d'exemple à bien d'autres pays. On imagine par exemple l'effet qu'aurait l'arrêt de la construction de centrales nucléaires dans le pays le plus nucléarisé au monde ! Et, à l'inverse, les positions pro-nucléaire de M. Sarkozy ont été à l'origine de projets d'exportations vers des pays ne possédant pas encore de centrales nucléaires.
Si on veut bien sortir de l'hexagone et considérer la question dans sa globalité - c'est-à-dire pour reprendre les termes de l'AIE : "comment parvenir à un accès universel à l’énergie d’ici à 2030 ?" - les orientations changent. Le nucléaire a peu d’intérêt, il y a bien quelques projets qui pourraient peut-être convenir à des pays en développement mais sa complexité et son coût en font durablement une énergie de pays industrialisé. Les perspective sont plutôt du coté de la maitrise de la demande et d'infrastructures plus légères et moins centralisées, quelque chose qui ressemble à un développement des énergies renouvelables.
Ne l'oublions pas : pour des pays comme la France, développer ce type de solution est un énorme enjeux de croissance.

Conférence "l'Énergie pour tous" de l'AIE

 

Les 10 et 11 octobre se déroulait à Oslo la conférence « Énergie pour tous » organisée par l’Agence Internationale de Énergie (AIE) autour d’une question : comment parvenir à un accès universel à l’énergie d’ici à 2030 ?

Le constat est abrupt : 1.3 milliards de personnes n’ont pas accès à l’électricité. 2.7 milliards de personnes n’ont d’autres moyens de cuisson que le bois ou le charbon. Un million et demi de personnes en meurt chaque année : la pollution intérieure tue plus que la tuberculose et la malaria.
Sans compter que l’accès à l’énergie conditionne les progrès dans de nombreux domaines comme la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau, la déforestation ou encore la place des femmes dans la société.

Et les progrès sont effroyablement lents : en 2009, seules 20 millions de personnes ont pu accéder pour la première fois à l’électricité.
Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, il faudrait investir près de 900 milliards de dollars en 20 ans pour parvenir à un accès universel à l’énergie en 2030. C’est 5 fois plus que ce que les investissements actuels mais ça ne représenterait qu’un part infime des sommes qui sont investies par ailleurs dans le secteur énergétique.
Ce qui manque ce n’est pas l’argent, c’est la méthode. Les investissements actuels sont éclatés entre l’aide au développement (48%), les investissements publics (22%) et les investissements privés (20%). De ce point de vue, la conférence n’a pas permis d’innover si ce n’est en appelant à une meilleure collaboration entre investisseurs privés et donateurs dans des projets rentables commercialement (selon le modèle mis au point par EDF et adopté par la banque mondiale).

Ce défi est la face oubliée de la raréfaction des ressources et de la lutte contre le changement climatique : Au moment même où nous devons collectivement limiter notre consommation, des milliards d’habitants de la planète voient leur développement ralenti ou bloqué par manque d’énergie. Et pourtant, selon les projections de l’AIE, un accès universel à l’électricité ferait augmenter la consommation d’énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre de moins de 1% !

L’ONU a décidé de faire de 2012 « l’Année internationale de l'énergie durable pour tous ».