La question de l'énergie ne peut être posée que dans son ensemble
En France, le mois de novembre a été marqué par la place accordée à l'énergie dans le débat public. Le nucléaire s'est trouvé au cœur des discussions éclipsant les autres filières et faisant même oublier que, certes, 80% de l'électricité française est d'origine nucléaire mais que l'électricité ne représente qu'un quart de la consommation d'énergie de la France. La position défendue par une partie des intervenants reposant sur l'absence d'alternative au nucléaire (et donc en fait l'absence de débat) il n'est pas étonnant que la question énergétique n'a pas été abordé dans sa globalité.
Pourtant, cette question est beaucoup plus vaste et complexe qu'elle n'est apparue au cours des dernière semaines. Aucun sujet ne peut être abordé seul. Prenez par exemple le solaire photovoltaïque qui étouffe doucement après la confirmation du décret de 9 décembre 2010. Cette technologie est écartée parce que "la nuit il n'y a pas de soleil"... Certes mais on pourrait stocker l'électricité. N'est-ce pas une des raisons du développement des voitures électriques, car au fond une voiture électrique ce n'est qu'une batterie avec des roues. Et l'on pourrait continuer à tirer ainsi la pelote en se demandant si la voiture électrique ne conforte pas la voiture tout court avec les incertitudes que l'on connait sur les énergies fossiles...
La question de l'énergie ne peut être posée que dans son ensemble. Prendre position sur l'avenir d'une technologie ou d'une filière quand on ignore tout des autres, c'est simplement faire du lobbying..
Débat local, conséquences globales
A la veille de l'ouverture de la conférence de Durban sur le réchauffement climatique, une autre question manque dans le débat français. La France est, qu'elle le veuille ou non, encore dans une position de leader dans le domaine de l'énergie. La voie qu'elle choisira servira d'exemple à bien d'autres pays. On imagine par exemple l'effet qu'aurait l'arrêt de la construction de centrales nucléaires dans le pays le plus nucléarisé au monde ! Et, à l'inverse, les positions pro-nucléaire de M. Sarkozy ont été à l'origine de projets d'exportations vers des pays ne possédant pas encore de centrales nucléaires.
Si on veut bien sortir de l'hexagone et considérer la question dans sa globalité - c'est-à-dire pour reprendre les termes de l'AIE : "comment parvenir à un accès universel à l’énergie d’ici à 2030 ?" - les orientations changent. Le nucléaire a peu d’intérêt, il y a bien quelques projets qui pourraient peut-être convenir à des pays en développement mais sa complexité et son coût en font durablement une énergie de pays industrialisé. Les perspective sont plutôt du coté de la maitrise de la demande et d'infrastructures plus légères et moins centralisées, quelque chose qui ressemble à un développement des énergies renouvelables.
Ne l'oublions pas : pour des pays comme la France, développer ce type de solution est un énorme enjeux de croissance.
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