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Entretien des batteries : l'utilisation du pèse-acide


Entretien des batteries (solaire, auto, moto...) : Utilisation d'un pèse-acideL'objectif de cet article est de vous expliquer comment utiliser un pèse-acide pour mesurer la concentration d'acide dans une batterie ouverte.

En effet, à l'inverse des batteries étanches (de type gel, AGM ou OPzV), avec une batterie ouverte, il est possible d'accéder à l'électrolyte (le liquide contenu dans la batterie). Mesurer la concentration d'acide dans l'électrolyte peut aider à prolonger la durée de vie de la batterie, cela permet par exemple de :
  • Connaitre précisément l'état de charge de la batterie sans appareillage,
  • Dans un environnement chaud, vérifier que l'acide n'est pas trop concentré pour éviter une corrosion précoce,
  • Détecter des problèmes (notamment la sulfatation des électrodes) avant qu'ils ne mettent la batterie définitivement hors-service.

Ouvrir une batterie : d'abord, se protéger


L'électrolyte est constitué d'acide sulfurique concentré. Avant d'ouvrir la batterie, assurez-vous que vous êtes correctement protégé contre les projections d'acide : gants, lunettes, manches longues...

N'ouvrez pas une batterie qui vient d'être rechargée (elle risque d'être très chaude) ou qui est en train d'être chargée (le liquide peut bouillir). Le pèse-acide ne donnera de toute façon une indication fiable que sur une batterie au repos. Il est donc préférable d'attendre 2h environ après une recharge avant de faire une mesure.

Comment utiliser une pèse-acide ?


Un  pèse-acide est constitué d'une pipette dans laquelle se trouve un flotteur lesté et gradué. On peut en acheter dans certains garages automobiles (ils peuvent aussi servir pour des batteries de voiture ou de camion).

L'utilisation du pèse-acide est très simple, procédez de la façon suivante :
1. Ouvrez les bouchons de la batterie,
2. Plongez le tube du pèse-acide dans l'électrolyte et aspirez autant de liquide que possible dans la pipette
3. Le niveau du liquide sur le flotteur gradué indique la concentration d'acide (par exemple si la surface se trouve sur la graduation 1180g/L, la densité de l’électrolyte est de 1180g/L) :
Lecture de la concentration d'acide grâce au niveau de l'electrolyte.


Comprendre la concentration en acide de l'électrolyte


Dans le cadre d'un fonctionnement normal de la batterie, deux facteurs expliquent la concentration en acide dans la batterie : l'état de charge et la température. Les variations de la densité de l'électrolyte en fonction de ces deux paramètres dépendent de la batterie, néanmoins le tableaux suivant donne des ordres de grandeurs :

Charge
Densité de l'électrolyte (g/L)
17°C
27°C
37°C
47°C
100%
1260
1255
1250
1245
75%
1220
1215
1210
1205
50%
1185
1180
1175
1170
25%
1160
1155
1150
1145

Il est intéressant de comparer les mesures obtenues avec le pèse-acide à celles données par un voltmètre ou un contrôleur de batterie. Si ces deux valeurs ne concordent pas, c'est qu'il y a un problème. Les explications peuvent être les suivantes :
  • Si la densité est plus forte qu'attendue (par exemple, le contrôleur de batterie indique que les batteries sont déchargées mais que la densité de l'électrolyte se trouve autour de 1250g/L), cela signifie sans doute qu'une partie de l'eau contenue dans l'électrolyte s'est évaporée, il faut contrôler les niveaux et les compléter avec de l'eau distillée si nécessaire.
  • Si la densité est plus faible qu'attendue (par exemple, le contrôleur de batterie indique que les batteries sont complétement chargée mais que la densité de l'électrolyte reste autour de 1200g/L), les explications peuvent être multiples. Il peut s'agir :
    • d'une stratification : l'acide est plus lourd et a tendance à se concentrer au fond des batteries. Vous pouvez effectuer une charge d'égalisation (c'est-à-dire une légère surcharge qui va faire bouillir, et donc mélanger, l'électrolyte) et recommencer la mesure.
    • d'un début de sulfatation : la réaction chimique de la batterie ne s'effectue plus entièrement. Ce phénomène n'est pas toujours réversible mais il peut parfois être résolu en effectuant une charge d'entretien. Il s'agit alors d'effectuer une recharge longue avec un courant de charge aussi faible que possible et une tension de charge plus élevée que la normale jusqu'à ce que la densité de l'électrolyte augmente jusqu'à une niveau normal (ce que vous vérifierez grâce au pèse-acide),
    • Enfin, il peut y avoir eu des fuites sur les batteries qui auront peu à peu perdu une partie de leur acide.
Aller plus loin :

Vous avez encore des questions ? Quelque chose n'est pas clair ? Dites le dans les commentaires et faites progresser cet article.

Etude de marché : combi chargeur-onduleur

Le chargeur-onduleur (charger-inverter en anglais) est un appareil vital dans un système de batteries ou dans une installation solaire hybride. Son rôle est de réguler la charge des batteries et de convertir le courant alternatif du réseau électrique en courant continu – le seul qui puisse être stocké – puis de nouveau en courant alternatif pour alimenter l’installation.
Le choix d'un chargeur-onduleur adapté à chaque situation particulière est donc crucial. Nous avons déjà vu quelles sont les caractéristiques les plus importantes d'un chargeur-onduleur. L'objectif de cet article est de vous aider dans votre choix en recensant les principaux fabricants de ces appareils et les gammes qu'ils proposent.

Caractéristiques dimensionnantes d'un chargeur-onduleur : tension, puissance, courant de charge

Si vous voulez utiliser des batteries rechargées par le réseau électrique ou par un groupe électrogène, par exemple dans un système solaire hybride ou dans un système anti-délestage, le combi chargeur-convertisseur va être le cerveau de votre système :
  • il va assurer l'interface entre les batteries (utilisant du courant continu) et le reste de l'installation (qui fonction avec du courant alternatif),
  • il va réguler la charge et la décharge des batteries afin d'optimiser leur durée de vie,
  • il peut offrir de nombreuses options ou fonctions complémentaires, parfois essentielles pour le bon fonctionnement de votre système.
Le choix du chargeur-convertisseur est donc crucial pour la réussite de votre projet. Avant de parler des performances ou des options, les caractéristiques du chargeur-onduleur que vous devez absolument dimensionner sont :
  • La puissance maximale en sortie du convertisseur, c’est-à-dire la puissance maximale qu’il pourra fournir à votre installation. Notez que de nombreux modèles de chargeur-onduleur ont une fonction « boost » qui leur permet de dépasser ce maximum pendant une durée limitée,
  • L’intensité maximale que le chargeur peut délivrer aux batterie, 
  • La tension avec laquelle chargeur alimente les batteries.
Un autre critère essentiel est la forme du signal délivré par l'onduleur.

Puissance maximale de l'onduleur

La puissance maximale délivrée en sortie du chargeur-inverter par l'onduleur doit être supérieure à la puissance maximale consommée par votre installation. 

Courant de charge du chargeur

Le chargeur pourra délivrer à vos batterie un courant de charge limité. Plus le courant est élevé plus la recharge sera rapide.
Exemple :
Un chargeur 12V avec un courant de charge de 10A délivre 10Ah par heure. Si vous voulez recharger une batterie 200Ah,12V qui est à moitié déchargée, il vous faudra 100Ah/10A=10 heures.
Si vous voulez recharger la même batterie en moins de 4 heures, il faudra choisir un chargeur avec un courant de charge de 100Ah/4h = 25A au minimum.
!
Attention quand même : vous ne pouvez pas utiliser un courant de charge supérieur au quart de la capacité de vos batteries sinon vous risquez de les dégrader rapidement.

Pour en savoir plus : Optimiser la durée de vie des batteries : mode d'emploi

Le courant de charge est en général réglable.

Tension du chargeur

La tension du chargeur est en général de 12, 24 ou 48 volt.
La puissance du chargeur augmente et les pertes diminues quand la tension augmente. En contrepartie, le choix d'une tension supérieure à celle des batteries oblige à mettre celle-ci en série et vous oblige à en utiliser un nombre pair (pour un chargeur 24V avec des batteries 12V) ou un multiple de 4 (pour un chargeur 48V avec des batteries 12V).
Exemple :
Un cas réel auquel j'ai été confronté. Il s'agissait d'un système de batterie avec un chargeur 24V et des batteries 6V, 500Ah. Un premier dimensionnement avait montré que 4 batteries suffisaient à couvrir l'ensemble des besoins. Lors de l'installation du système, l'utilisateur a voulu ajouter un système d'éclairage extérieur. Une batterie supplémentaire aurait suffi à couvrir ce nouveau besoin mais pour arriver à 24V, il fallait relier au chargeur des blocs de 24/6=4 batteries
. Il aurait donc fallu passer de 4 à 8 batteries ce qui aurait pratiquement doublé le coût du matériel utilisé.
Le choix de la tension sera parfois imposé par la puissance voulue pour le chargeur-inverter : pour des systèmes importants ou pour des durées de recharge courtes, un chargeur 12V sera rapidement insuffisant.

Forme du signal délivré par l'onduleur

L'onduleur transforme le courant continu stocké dans les batteries en courant alternatif. La qualité de cette transformation varie d'un onduleur à l'autre.
Si la forme du signal délivré par l'onduleur est tout-à-fait semblable à celle d'un groupe électrogène ou du réseau électrique public, on dit que l'onduleur est pur-sinus. Sinon, il s'agit d'un onduleur pseudo-sinus ou à onde sinusoïdale modifiée.
Différence entre un signal sinusoïdal (à gauche) et un pseudo-sinus (à droite)
Les appareils électriques sont conçus pour fonctionner avec un signal pur-sinus. Certains peuvent accepter sans problème un pseudo-sinus (lampe, chauffage, four...), d'autres verront leurs performances et leur durée de vie dégradées ou auront tendance à chauffer mais pourront tout de même fonctionner (moteur, télévision...) mais certains ne pourront fonctionner qu'avec un pur-sinus (radio...).

!
A noter : un haut-parleur alimenté avec un pseudo sinus émettra un bourdonnement, à éviter donc si possible pour les télévision, la hifi...
D'une manière générale, préférez un pur-sinus si vous avez à alimenter des appareils électroniques.

Par ailleurs, les onduleurs pur-sinus ont un meilleurs rendement que les onduleurs pseudo-sinus.
Revers de la médaille : les onduleur pseudo-sinus sont moins chers à puissance égale que les pur-sinus.

Pour aller plus loin : Les principaux fabricants de chargeur-onduleurs et leurs gammes

Vous avez encore des questions ? Quelque chose n'est pas clair ? Dites le dans les commentaires et faites progresser cet article.

Optimiser la durée de vie des batteries : mode d’emploi

Dans une installation photovoltaïque ou une alimentation de secours en électricité, les batteries représentent une part importante du coût initial... et leur renouvellement et pratiquement le seul coût de fonctionnement.
Plusieurs phénomènes (sulfatation, perte d'eau, perte de masse...) limitent la durée de vie de vos batteries mais l'usage que vous en faite peut accélérer dramatiquement leur vieillissement : rien de plus facile que de mettre hors d'usage en 2 semaines une batterie conçue pour durer plusieurs année. Voici quelques règles pour éviter cette mésaventure et prolonger les performances de vos batteries.

Ne déchargez jamais complétement une batterie
La durée de vie en cycle décroit rapidement lorsque la profondeur de décharge augmente. En général, on essaie de limiter la profondeur de décharge à 50%, c'est-à-dire que l'on utilisera que la moitié de la capacité de batteries. Quoiqu'il en soit, fixez une profondeur de décharge maximale lors de la conception du système et ne la dépassez pas. Un moniteur de batterie vous permettra de connaitre l’état de charge de vos batteries et ainsi d'éviter de dépasser par accident le seuil que vous vous êtes fixé.
Lorsqu'une batterie est déchargée, rechargez là dès que possible même si vous ne comptez pas l'utiliser tout de suite. Attention à l’autodécharge : si vous stockez des batteries il faudra les recharger régulièrement.

Limitez le courant de charge
Le courant de charge doit rester inférieur à un quart de la capacité de la batterie (25A pour une batterie 100Ah, 50A pour une 200Ah ou 2 batteries 100Ah, etc.).  Certes un courant plus élevé permet de recharger la batterie plus rapidement mais il va aussi accélérer la perte de masse et entrainer une forte hausse de la température de la batterie ce qui accélèrera son usure en particulier si votre installation ne possède pas de compensation de température.

Evitez les recharges partielles et effectuez des charges d’entretien
Si elle est utilisée fréquemment sans être totalement rechargée des déséquilibres vont se créer entre les différents éléments de la batterie ce qui va faire baisser ses performances.
Pour éviter cela, il faut faire de temps à autre une recharge complète de la batterie puis maintenir un faible courant de charge à ses bornes. Cette légère surcharge, appelée charge d’entretien, va permettre de corriger les déséquilibres entre les différents éléments de la batterie. Pour les batteries à électrolyte liquide, la surcharge va également provoquer une ébullition qui va brasser l’électrolyte et éviter la stratification.
Attention quand même pour les batteries étanches, une surcharge excessive peut entrainer une perte irréversible d’eau.

Pour les batteries ouvertes : contrôlez régulièrement le niveau d’eau
Dans une batterie ouverte, l’eau peut s’échapper. Il faut donc contrôler régulièrement le niveau et si nécessaire compléter avec de l’eau distillée. Un niveau trop bas entraine une baisse de la capacité de la batterie mais aussi une augmentation de la concentration en acide (et donc une accélération de la corrosion).
Le niveau doit être contrôlé au moins une fois par mois.

Autant que possible, maintenez les batteries au frais…
Une température élevée accélère le vieillissement de la batterie. Typiquement, la durée de vie d’une batterie est divisée par deux lorsque la température augmente de 10°C.
Exemple :
Une batterie AGM dont la durée de vie à 20°C est de 8 ans aura une durée de vie de 6 ans à 25°C et de seulement 4 ans à 30°C !
Même si vous ne vous trouvez pas sous un climat chaud, il est donc important de faire tout ce qui est possible pour limiter la température des batteries.  Mettez-les dans un local bien ventilé afin d'évacuer la chaleur produite par les batteries lors des charges et des décharges. Laissez 10cm entre les batteries et posez-les par exemple sur une palette.

… et tenez compte de la température
La tension de charge indiquée pour vos batteries est en général valable à 20°C. Cette valeur risque d’être totalement inadaptée si la température ambiante plus élevée, d’autant que la charge ou la décharge des batteries produit de la chaleur (jusqu’à une dizaine de degré). Il faut donc adapter la tension. La compensation de température varie d’un modèle à l’autre mais elle est typiquement de l’ordre de -24mV/°C pour une batterie 12V.
Exemple :
Si le fabricant annonce une tension d’absorption de 14.4V pour une batterie 12V et que la température de la batterie est de 40°C (température ambiante de 30°C + chaleur produite par la batterie), le chargeur devra être réglé sur une tension d’absorption de 13.9V. Si ce n’est pas le cas, la durée de vie de la batterie sera considérablement réduite par la corrosion et le gazage.
Cette correction pourra être réalisée automatiquement si vous utilisez une sonde de température.
Si vous vous trouvez sous un climat chaud vous pouvez également diminuer la concentration d’acide dans l’électrolyte pour ralentir la corrosion.

Tout ce qui précède se résume en fait en deux recommandations :
  1. Ne déchargez pas trop profondément vos batteries et ne les laissez pas déchargées
  2. Utilisez un chargeur de bonne qualité correctement et réglé.

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Revue de presse Energie&Developpement - novembre 2011

La question de l'énergie ne peut être posée que dans son ensemble

En France, le mois de novembre a été marqué par la place accordée à l'énergie dans le débat public. Le nucléaire s'est trouvé au cœur des discussions éclipsant les autres filières et faisant même oublier que, certes, 80% de l'électricité française est d'origine nucléaire mais que l'électricité ne représente qu'un quart de la consommation d'énergie de la France. La position défendue par une partie des intervenants reposant sur l'absence d'alternative au nucléaire (et donc en fait l'absence de débat) il n'est pas étonnant que la question énergétique n'a pas été abordé dans sa globalité.
Pourtant, cette question est beaucoup plus vaste et complexe qu'elle n'est apparue au cours des dernière semaines. Aucun sujet ne peut être abordé seul. Prenez par exemple le solaire photovoltaïque qui étouffe doucement après la confirmation du décret de 9 décembre 2010. Cette technologie est écartée parce que "la nuit il n'y a pas de soleil"... Certes mais on pourrait stocker l'électricité. N'est-ce pas une des raisons du développement des voitures électriques, car au fond une voiture électrique ce n'est qu'une batterie avec des roues. Et l'on pourrait continuer à tirer ainsi la pelote en se demandant si la voiture électrique ne conforte pas la voiture tout court avec les incertitudes que l'on connait sur les énergies fossiles...
La question de l'énergie ne peut être posée que dans son ensemble. Prendre position sur l'avenir d'une technologie ou d'une filière quand on ignore tout des autres, c'est simplement faire du lobbying..

Débat local, conséquences globales

A la veille de l'ouverture de la conférence de Durban sur le réchauffement climatique, une autre question manque dans le débat français. La France est, qu'elle le veuille ou non, encore dans une position de leader dans le domaine de l'énergie. La voie qu'elle choisira servira d'exemple à bien d'autres pays. On imagine par exemple l'effet qu'aurait l'arrêt de la construction de centrales nucléaires dans le pays le plus nucléarisé au monde ! Et, à l'inverse, les positions pro-nucléaire de M. Sarkozy ont été à l'origine de projets d'exportations vers des pays ne possédant pas encore de centrales nucléaires.
Si on veut bien sortir de l'hexagone et considérer la question dans sa globalité - c'est-à-dire pour reprendre les termes de l'AIE : "comment parvenir à un accès universel à l’énergie d’ici à 2030 ?" - les orientations changent. Le nucléaire a peu d’intérêt, il y a bien quelques projets qui pourraient peut-être convenir à des pays en développement mais sa complexité et son coût en font durablement une énergie de pays industrialisé. Les perspective sont plutôt du coté de la maitrise de la demande et d'infrastructures plus légères et moins centralisées, quelque chose qui ressemble à un développement des énergies renouvelables.
Ne l'oublions pas : pour des pays comme la France, développer ce type de solution est un énorme enjeux de croissance.

Problèmes et usure des batteries au plomb

Cinq grands types de problèmes peuvent se poser sur une batterie au plomb conduisant à une diminution progressive des performances voire à la destruction de la batterie :

Stratification

La stratification ne concerne que les batteries à électrolyte liquide, les batteries AGM et gel ne sont pas touchées par ce phénomène.
Le liquide contenu par une batterie (ou électrolyte) est composé principalement d’eau et d’acide sulfurique. Si l'électrolyte n'est pas régulièrement mélangé, l'acide sulfurique, qui est plus lourd que l’eau, va s’accumuler dans la partie basse du bac batterie.



Sulfatation

La réaction chimique qui a lieu lors de la décharge de la batterie conduit à la formation de cristaux de sulfate de plomb sur les plaques positive et négative. Ces cristaux disparaissent lorsque la batterie est rechargée.

Mais si la batterie est laissée trop longtemps sans être rechargée, les cristaux de sulfate de plomb vont grossir et durcir et ne pourront plus disparaitre lors de la recharge. Rapidement ces cristaux vont former une couche imperméable entre les électrodes et l’électrolyte et la réaction ne pourra plus avoir lieu. La batterie sera alors définitivement hors d’usage. C'est pour éviter la sulfatation qu'il ne faut jamais laisser une batterie déchargée.

Perte de masse
L’usage intensif des batteries use la matière des plaques. Celle-ci se détache peu à peu et tombe au fond du bac : la capacité de la batterie baisse. Ce phénomène est inévitable.

Corrosion
La plaque positive de la batterie peut être attaquée par l’acide contenu dans l’électrolyte. Ce phénomène fait augmenter la résistance interne de la batterie et conduit finalement à la dissolution de la plaque positive.
La corrosion est plus rapide lorsque la batterie se trouve dans un environnement chaud.

Gazage et perte d’eau
Lorsque la batterie est surchargée, l'eau contenue dans l'électrolyte se décompose en oxygène et en hydrogène, formant ainsi des bulles de gaz comme si le liquide entrait en ébullition. Ce phénomène n'est pas anormal s'il reste contrôlé.
Dans le cas d'une batterie ouverte, les gaz formés vont s'échapper. Pour une batterie étanche, il vont être recombinés pour reformer de l'eau mais une petite partie peu également être être perdue soit parce que l'étanchéité n'est pas parfaite soit parce que la pression augmente trop ce qui conduit à l'ouverture de la valve de sécurité de la batterie.
Dans les deux cas, une partie de l'eau contenue dans la batterie est perdue. Sur une batterie ouverte, il est possible de compenser cette perte, cela fait même partie de l'entretien normal, mais sur une batterie étanche le phénomène est irréversible.

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Système de batteries anti-coupure : fonctionnement

Système de batterie anti-coupure en Haïti

Lorsqu'il n’est pas accessible ou n'est pas fiable, il est possible d’utiliser des batteries pour prendre le relais du réseau électrique public. Ce système anti-coupure est courant dans certains pays (par exemple en Haïti), dans des bâtiments exigeant un niveau élevé de fiabilité (relais de télécommunication, hôpitaux…) ou dans les installations mobiles (caravane, voilier...).
Les batteries peuvent également être utilisées pour prendre le relais d'un groupe électrogène et créer ainsi des périodes de silence.



Un système de batteries est généralement composé de 2 éléments principaux :
  • Des batteries, naturellement, pour stocker l’électricité du réseau lorsque celui-ci est disponible puis la restituer pour alimenter l’installation pendant les coupures, 
  • Un combi chargeur-onduleur  (ou chargeur-convertisseur ou « charger-inverter » en anglais) qui va à la fois réguler la charge des batteries et convertir le courant alternatif du réseau électrique en courant continu – le seul qui puisse être stocké – puis de nouveau en courant alternatif pour alimenter l’installation.
Il est aussi possible d’utiliser un chargeur et un onduleur distincts à la place du combi chargeur-onduleur mais cette solution est généralement moins efficace.

Le cœur du système : les batteries
Les batteries sont chargées quand le réseau électrique fonctionne et déchargées si l'utilisateur consomme de l’électricité pendant un délestage.
Notez bien qu'une batterie ne produit pas d'électricité : elle se contente d'en stocker puis de la restituer. La quantité d'énergie que pourra vous fournir un système de ce type est donc limitée. Si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas courir le risque voir l'électricité coupée parce que les batteries sont épuisées, vous devrez vous orienter vers un système solaire photovoltaïque ou bien un groupe électrogène.
La quantité d'énergie stockée s'exprime en Watt-heure (Wh) mais les fabricants indiquent souvent la capacité de leurs batteries en Ampère-heure (Ah). Dans ce cas, il faut multiplier ce chiffre par celui de la tension aux bornes des batteries (en général 12 Volt) pour obtenir une équivalence en Watt-heure.
Pour plus de détails : Caractéristiques des batteries au plomb.

Et le cerveau : le combi chargeur-onduleur
Le chargeur-onduleur peut offrir de nombreuses fonctions. Celles-ci varient d’un modèle à l’autre mais on en retrouve toujours au moins 4 :
  • Il convertit le courant alternatif fourni par le réseau électrique en courant continu stockable par les batteries,
  • Il régule la charge des batteries pour optimiser leur durée de vie, notamment en coupant l’alimentation lorsque les batteries sont pleines,
  • Il convertit le courant continu stocké dans les batteries pour alimenter l’installation en courant alternatif,
  • Il coupe l’alimentation de l’installation lorsque le niveau des batteries baisse dangereusement afin d'éviter qu'elles ne soient endommagées.
Le dimensionnement du combi chargeur-onduleur et le choix des options est un point critique pour la réussite de votre projet.

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Lexique franco-anglais pour l'énergie

Le tableau ci-dessous donne la traduction anglaise des termes techniques les plus souvent employés dans le cadre de projets en lien avec l'énergie.

Français Anglais
ASI (alimentation sans interruption) UPS (uninterruptible power supply)
Batterie "zéro maintenance" Maintenance free battery
Batterie de traction Traction battery
Batterie étanche Non-spillable battery
Batterie étanche Sealed battery
Batterie ouverte Flooded battery
Batterie regulée par valve VLRA Battery
Batterie seche Dry battery
Batterie stationnaire Stationary battery
Boite de dérivation Junction box
Charge d'absorption Absorption
Charge flotante Float
Charge rapide Boost
Charge rapide Bulk
Charge tampon Equalize
Chargeur Battery charger
Chute de tension Voltage drop
Commutateur de transfert Transfert switch
Courant alternatif (CA) Alternating current (AC)
Court-circuit Short circuit
Défault d'isolement Isolation fault
Démarrage manuel Recoil start
Disjoncteur MCB (miniature circuit breaker)
Disjoncteur thermique Thermal breaker
Disjoncteur thermo-magnetique Thermal magnetic circuit breaker
Domino Screw terminal
Emballement thermique Thermal runaway
Epissure Splice
Fusible Fuse
Groupe électrogène Generator
Interrupteur Switch
Interrupteur differentiel ELCB (Earth leakage circuit breaker)
Interrupteur differentiel RCCB (Residual current circuit breaker)
Monophasé Single-phase
Multiprise Extension socket
Onduleur Inverter
Parasurtenseur Surge suppressor
Rallonge Extension cable
Rallonge Extension cord
Redresseur Rectifier
Régulateur Regulator
Régulateur de tension Voltage régulator
Régulateur solaire Solar regulator
Stabilisateur Stabilizer
Tableau électrique Distribution board
Terre Earth
Terre Ground
Transformateur Transformer
Triphasé Three-phase

Le tableau ci-dessous donne la traduction française de ces termes :

Anglais Français
Absorption Charge d'absorption
Alternating current (AC) Courant alternatif (CA)
Battery charger Chargeur
Boost Charge rapide
Bulk Charge rapide
Distribution board Tableau électrique
Dry battery Batterie seche
Earth Terre
ELCB (Earth leakage circuit breaker) Interrupteur differentiel
Equalize Charge tampon
Extension cable Rallonge
Extension cord Rallonge
Extension socket Multiprise
Float Charge flotante
Flooded battery Batterie ouverte
Fuse Fusible
Generator Groupe électrogène
Ground Terre
Inverter Onduleur
Isolation fault Défault d'isolement
Junction box Boite de dérivation
Maintenance free battery Batterie "zéro maintenance"
MCB (miniature circuit breaker) Disjoncteur
Non-spillable battery Batterie étanche
RCCB (Residual current circuit breaker) Interrupteur differentiel
Recoil start Démarrage manuel
Rectifier Redresseur
Regulator Régulateur
Screw terminal Domino
Sealed battery Batterie étanche
Short circuit Court-circuit
Single-phase Monophasé
Solar regulator Régulateur solaire
Splice Epissure
Stabilizer Stabilisateur
Stationary battery Batterie stationnaire
Surge suppressor Parasurtenseur
Switch Interrupteur
Thermal breaker Disjoncteur thermique
Thermal magnetic circuit breaker Disjoncteur thermo-magnetique
Thermal runaway Emballement thermique
Three-phase Triphasé
Traction battery Batterie de traction
Transfert switch Commutateur de transfert
Transformer Transformateur
UPS (uninterruptible power supply) ASI (alimentation sans interruption)
VLRA Battery Batterie regulée par valve
Voltage drop Chute de tension
Voltage régulator Régulateur de tension

Calculer la consommation d'énergie d'une installation électrique

La première étape pour concevoir une installation solaire ou un système anti-délestage est de savoir combien de combien d'électricité vous avez besoin.
En effet l'électricité va être stockée dans des batteries et il faut  nous assurer que la capacité de stockage est suffisante pour alimenter l'installation pendant la période voulue. Pour cela il faut calculer votre consommation d'énergie (en Watt-heure)
Pour en savoir plus, voir l'article puissance et énergie en électricité.

Voici une méthode simple pour calculer cette consommation d'énergie.
Pour illustrer cette méthode, nous allons utiliser le cas suivant :
Nous voulons créer une installation solaire alimentant une maison. Cette maison a 2 chambres et un salon. Elle est équipée avec un réfrigérateur et une télévision. On estime que la télévision et la lumière du salon seront allumées 2 heures par jour, la lumière des chambres sera elle allumée une heure par jour. Par ailleurs, il est probable que les habitant utiliserons aussi l'électricité produite pour recharger leurs téléphones.
Pour commencer, il faut lister tous les appareils électriques à alimenter : ampoules, réfrigérateur, télévision, chauffe-eau électrique, ventilateurs, climatisation, ordinateurs...
Dans notre exemple :


Pour chaque appareil, on détermine ensuite la puissance moyenne nécessaire pour l'alimenter. Pour connaitre la puissance de vos appareils, deux possibilités :
  •   Soit vous possédez déjà l'appareil et vous pouvez chercher cette valeur sur la notice ou le manuel utilisateur,
  •   Soit vous n'avez pas encore acheté l'appareil et il faut vous renseigner auprès du vendeur (dans ce cas, investissez dans un appareil peu gourmand en électricité, même s'il est plus cher vous économiserez largement plus lors de l'achat de vos batteries).
Vous pouvez également vous reporter à ce tableau des puissances des appareils électriques les plus courants.
 
Complétez votre tableau avec ces puissances :




     

On compte alors le nombre d'appareil de chaque type. Si un même appareil est présent plusieurs fois mais utilisé différemment, le plus simple et de rajouter une ligne dans le tableau (comme nous l'avons fait pour les lampes du salon et de la chambre dont les durées d'utilisation sont différentes).
Pour chaque appareil, il faut évaluer la durée pendant laquelle vous voulez que vos batteries puisse l'alimenter. Dans notre exemple, on veut pouvoir alimenter l'installation pendant 24h, on prend donc la durée quotidienne d'utilisation de chaque appareil :


!
A moins que vous pensiez à débrancher systématiquement les appareils qui ne sont pas en fonctionnement ou que vous utilisiez un dispositif coupe-veille, n'oubliez pas de tenir compte de la consommation, faible mais continue, des appareils en veille : Une télévision en veille consomme 5W environ, soit sur une journée 5W x 24h = 120Wh. Autant qu'une ampoule moyenne pendant 3 heures !
 
Il faut maintenant à calculer la consommation d'énergie quotidienne de chaque appareil. Pour cela multipliez tous les chiffres de chaque ligne :


Il ne vous reste plus qu'à additionner pour trouver l'énergie consommée par votre installation en une journée. Dans notre cas :
80 + 80 + 3600 + 160 + 10 = 3930Wh = 3,93kWh
 
Notre installation doit donc être en mesure de fournir environ 4 kilowatts-heures par jour.

!
Ce chiffre va avoir une influence directe sur le nombre de batterie que vous devrez acheter. Or les batteries sont chères et doivent être remplacées directement... Il est presque toujours intéressant financièrement d'investir dans des appareils électriques de bonne qualité ayant de faible consommation d'énergie. Pensez par exemple à choisir un réfrigérateur dont le volume est adapté à vos besoins.
 
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