Le contexte : des objectifs connus, des moyens à définir...
Même si la question énergétique porte sur la production, la transformation et la consommation de l'ensemble des énergies et ne se limite pas à la production d'électricité, l'objectif principal de ce débat est de mettre en œuvre la promesse du candidat Hollande de baisser de faire baisser à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique. En effet, la France se trouve à un moment clé de son histoire énergétique : les premières centrales nucléaires arrivent en fin de vie et il faut soit confirmer le choix du tout nucléaire effectué dans les années 70, soit réorienter le mix électrique.
Dans un cas comme dans les autres des investissements très lourds seront nécessaires. Un numéro d'équilibriste quand on sait que les marges de manœuvres budgétaires sont inexistantes et que ni les entreprises ni les particuliers ne semblent disposés à voir leurs factures augmenter...
L'objectif : produire du consensus sur l'avenir énergétique de la France
Les discussions devraient se dérouler de novembre 2012 à juin 2013. Les recommandations émises à l'issu du débat serviront de base à un projet de loi de programmation pour la transition énergétique qui sera présenté au parlement au plus tard en octobre 2013.
On a certes assez souvent reproché au choix du nucléaire d'avoir été porté par une élite technocratique sans consultation de la population pour justifier l’intérêt de ce débat. Mais son importance tient aussi à l'inertie énorme du secteur de l'énergie : l'exploitation des infrastructures comme les développements technologiques se comptent en dizaines d'années. Le temps industriel et temps politique ne coïncident pas, et de loin. Par conséquent, la loi ne peut pas suffire pour qu'une stratégie énergétique soit réellement mise en œuvre. Il faut qu'elle s’appuie sur un consensus suffisamment large pour que les industriels et les investisseurs puissent s'engager sans crainte de voir les orientations remises en cause à la prochaine alternance.
Le fonctionnement : associer tous les acteurs
Pour bâtir ce consensus, un conseil national du débat sur la transition énergétique (CNTE) réunira des représentants de l'ensemble des organisation intéressées, c'est-à-dire :
- des 5 collèges constitués lors du Grenelle de l'environnement : État, collectivités, syndicats de salariés, représentants des employeurs, associations de protection de l'environnement,
- du parlement,
- de "personnes morales associés" représentant notamment des organisations en lien indirect avec les questions énergétiques : protection des consommateurs, lutte contre la pauvreté...
Un comité de pilotage, composé de 6 personnalités du monde l'énergie et présidé par la ministre de l'environnement, sera l'arbitre des discussions. C'est notamment lui qui formulera les questions posées au conseil national du débat.
Parmi les autres acteurs :
- Un comité des experts sera chargé d'élaborer ou de valider les documents servant de base à la discussion. Il sera dirigé par Alain Grandjean.
- Un comité citoyen veillera à la pédagogie du débat et au suivi des consultations.
- Un groupe de contact des collectivités constitué par les associations nationales d’élus locaux sera chargé d'apporter la dimension territoriale au débat.
- Un groupe de contact des entreprises de l’énergie sera chargé spécifiquement d'assurer le dialogue avec les energéticiens.
- Enfin, un secrétaire général sera en charge de l’organisation pratique du débat.
Certains points, comme la composition du comité d'experts et du comité citoyen, devraient être précisés à l'occasion de la réunion du 29 novembre.
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Petite précision : le conseil national est composé de 7 collèges de 16 membres, soit 112 personnes.
RépondreSupprimerJe découvre votre blog, et je salue votre effort de rendre accessible ces informations souvent un peu techniques mais si importantes pour décider de notre avenir énergétique.
Merci pour la précision. C'est rectifié.
RépondreSupprimerLes énergies dites renouvelables sont affligées d'un gros défaut: leur faible densité énergétique, conduisant inévitablement au déploiement en parallèle de superstructures importantes et très onéreuses. Si les énergies renouvelables ont un sens au niveau de nos besoins locaux et domestiques, il est totalement illusoire d'y adosser une société industrielle moderne. Ceci est d'autant plus crucial que les terres rares nécessaires aux énergies renouvelables vont bientôt commencer à manquer.
RépondreSupprimerIl existe pourtant une ressource prometteuse et peu connue du public et des hommes politiques. Il s'agit de la filière nucléaire au thorium. Une technologie bien connue des physiciens, volontairement oubliée (elle ne donne pas accès à la bombe atomique !) et testée avec succès depuis les années 60. Pas de possibilité de Tchernobyl, de Three-Miles-Island ou de Fukushima (sous critique), matière nucléaire dangereuse en quantité limitée (produite au sein de la centrale et aussitôt consommée), ressource potentielle aussi abondante que le plomb et pas de phase d'enrichissement coûteuse et difficile.
Il faut bien comprendre que l'énergie est l'élément primordial qui in fine conditionne l'accès à toutes les autres ressources dont a besoin une civilisation élaborée pour exister. Avec une énergie dense et abondante on peut dessaler l'eau de mer, exploiter les gisements de faibles teneurs, nourrir la population mondiale et dépolluer la planète. C'est dire l'importance de l'énergie pour nos sociétés modernes.
Notre société est clairement en mal de grands projets de développement pour relancer la machine économique. En voici un, aux retombées technologiques et économiques pertinentes et appropriées à la situation. Si une véritable volonté politique et des moyens conséquents sont déployés, en moins de 2 décennies il n'y aura plus de problème de ressources énergétiques en France.
Il parait que le débat devait être sans tabou...
RépondreSupprimerLa France garde ses vieilles habitudes, le bottom up n'est pas pour demain...
http://item-info.overblog.com/tag/environnement/
Merci pour vos précisions concernant le débat national sur la transition énergétique. Pour l'instant, il semble que l'on oublie trop facilement que le nucléaire ne fournit que de l'électricité au prix de Centrales de durée de vie limitée et de réseaux de distribution omniprésents. Les transports par exemple roulent aux dérivés du pétrole et il faudrait passer au ferroviaire électrique. Alors que la biomasse serait capable de fournir des biocarburants issus des microalgues cultivées dans la mer.
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