2016, année écologique ? La réponse vue par 5 blogueurs.

Que nous réserve la nouvelle année dans le domaine de l'écologie et du développement durable ? Après un an largement placé sous le signe du climat, quel seront les sujets qui feront l'actualité en 2016 ?
Comme début 2014 et 2015, j'ai invité quelques blogueurs à plancher sur le sujet et à partager l'événement ou la tendance qui va, selon eux marquer, marquer cette année.

Comme chaque année, j'ai choisi des invités qui interviennent sur des sujets proches mais avec des angles et des styles très différents. A l'arrivée, il reste quand même un pont commun... Tous appellent à l'action !




"Des aménagements urbains mieux partagés en faveur des piétons et vélos." - Adrien Saumier




En 2016, l'année qui suit l'accord de Paris et l'engagement constant et renouvelé des villes pour lutter contre les dérèglements climatiques, les aménagements et mesures en faveur des déplacements doux, en particulier le vélo, monteront en puissance.
Pendant des décennies, les villes ont cherché à s'adapter avant tout à la voiture, élargissant les chaussées, poussant les piétons sur les rebords, chassant les vélos des rues. En France, Paris n'a échappé au pire que grâce au choc pétrolier, puisque étaient prévus la couverture totale du Canal Saint-Martin par une voie rapide, le doublement des voies sur berges, etc.
Depuis une petite vingtaine d'années le phénomène s'inverse et les villes aménagent des espaces dédiés aux circulations douces. Mais il semble que l'on passe de la logique de sanctuaires piétons (le centre-ville historique ou un espace commercial) à une logique globale de partage plus juste de l'espace urbain.
Ces nouveaux aménagements ne vont pas sans débats ou oppositions parfois virulentes. Les mauvaises habitudes de déplacements et l'étalement urbain rendent difficiles la nécessaire disparition des véhicules motorisés individuels en ville, et plus généralement dans les métropoles. Mais le mouvement est en marche : aujourd'hui, New York piétonnise Time Square, Los Angeles lance le plan Mobility 2035, Paris passe la majorité de ses rues à la limite de 30 km/h. Sans parler des centaines de villes moyennes dans le monde, y compris dans les pays dits en développement comme Sao Paulo ou Mexico, qui empruntent le même chemin que Copenhague et Amsterdam...


"In 2016, let's change the world !" - Fiamma Luzzati




"Le digital va imposer la concertation à grande échelle entre entreprise et parties prenantes." - Pierre-Yves Sanchis




2016 va connaître des bouleversements importants dans la manière dont les entreprises appréhendent la RSE et le Développement Durable, et ce, grâce au digital. En effet, les années précédentes ont permis aux entreprises de comprendre, parfois à leurs dépens, que le digital était la pierre angulaire de leur réputation. Elles ont aussi identifié, preuves et études à l’appui, que la perception de leur responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises comptait pour plus de 45% de leur réputation (Burson Marsteller, 2015).
2016 va plus que jamais amener les entreprises à reprendre en main leur communication grâce aux démarches RSE initiées, encore trop peu expliquées et vulgarisées auprès de leurs salariés, consommateurs, ONG, médias, institutions… Grâce au digital, certaines entreprises initieront d’ailleurs une écoute et un dialogue plus rapprochés avec leurs parties prenantes, afin d’identifier de nouvelles pistes de progrès et de s’assurer que la perception de leur performance RSE est bien alignée avec leur démarche.


"Vers une consommation différente et plus engagée..." - Aurélie Lombard



2016 sera ce que nous en ferons, alors plutôt qu'une tendance je vous donne une to-do-list où piocher des idées de consommation différente et/ou plus engagée.
Pour moi, consommer (ou même ne pas consommer d'ailleurs) est un acte politique fort, souvent méconnu et trop souvent sous-utilisé. Vous pouvez choisir entre la consommation collaborative (via les échanges, dons, partages dans les recycleries ou ressourceries et autres communautés : Sharevoisins, la Machine du Voisin...), la débrouille ( le « do it yourself » DIY, les repaircafés et maisons du vélo...) ou faire la part belle à l'Economie Sociale et Solidaire qui emploie 12,7% des salariés du privé et offre des services dans tous les secteurs.
Il est également possible de passer à une consommation alimentaire saine et bio à prix correct, tout en mangeant moins de viande et plus équilibré et en soutenant l'agriculture paysanne - sans oublier que manger bio, c'est lutter contre les OGM... Pour cela, vous pouvez passer par les Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (ou AMAP) ou les Jardins de Cocagne - qui ajoutent un volet insertion en plus.
Pour sauter un autre pas encore, un acte fort serait de quitter sa banque pour la NEF ou le Crédit Coopératif, qui investissent l'épargne dans des projets éthiques, solidaires et/ou écologiques ou de quitter EDF pour Enercoop (fournisseur d'énergie 100% renouvelable).
Alors, faites votre choix et à vous de jouer !



"L'heure est à l'engagement, à la traduction des paroles en actes." - Thibault Laconde



Comme d'habitude, je termine sur mon propre avis. Je crois que personne ne niera qu'en 2015 beaucoup de choses se sont mises en mouvement : la COP21 a ouvert la voie vers une nouvelle gestion internationale du climat et peut-être plus largement des biens communs mondiaux, le scandale Volkswagen nous a interrogé sur notre responsabilité de consommateur et notre confiance dans le savoir-faire technique pour répondre aux problèmes environnementaux, la chute du cours du pétrole montre à quel point nous sommes loin de maitriser l'économie de l'énergie... Je pourrais continuer longtemps cette liste.
Le monde est en train de changer, nous le sentons au moins confusément - et pas seulement dans le domaine de l'écologie ! Ces changements peuvent nous paralyser (comment agir lorsqu'on ne sait pas de quoi demain sera fait ?), ils doivent au contraire nous pousser à aller de l'avant : L'histoire nous enseigne justement que dans ces moments, demain est fait par ceux qui prennent l'initiative...
Or 2016 sera une année électorale ou pré-électorale dans de nombreux pays : aux États-Unis, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Russie... Ajoutons que, même sans élections, la Chine et le Brésil semblent avoir devant de sérieux changement politiques.
Les crises que nous traversons peuvent être l'occasion de réinventer notre monde si nous passons à l'action dès maintenant. Mais entendons-nous bien : il ne s'agit pas de ressasser encore et encore discours, théories et belles intentions, il nous faut mettre les mains dans le cambouis quitte à les salir un peu... On ne fait rien bouger sans confronter nos convictions aux réalités du terrain. L'heure est à l'engagement, à la traduction des paroles en actes.


Publié le 13 janvier 2016 par Thibault Laconde


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1 commentaire :

  1. Je ne crois plus aux politiques RSE devenues trop standardisées. Il vaut de véritables engagements et de l'innovation (soutenu par l'état) afin de dynamiser les technologies vertes.

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